Facebook, habituellement loué pour la célérité de son développement économique, aurait été surévalué. En octobre 2007, Microsoft s'était offert 1,6% du capital du réseau social. L'éditeur de Windows avait déboursé pour cela 240 M$, contribuant ainsi à valoriser Facebook à 15 Md$. Il apparaîtrait cependant que cette somme est largement supérieure à la réalité : Facebook ne vaudrait que 3,7 Md$. L'histoire commence en 2004, lorsque les trois fondateurs de ConnectU, un autre réseau social, accusent Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook et leur ancien camarade de classe, d'avoir exploité leur propre idée de site communautaire. Les protagonistes en appellent à la justice américaine puis, en avril 2008, parviennent à un accord amiable avec le jeune milliardaire. Si les termes de cet arrangement devaient rester confidentiels, on sait aujourd'hui qu'ils portaient sur un règlement de 20 M$ en numéraire plus un lot de 1,25 million d'actions Facebook estimé entre 11 M$ et 45 M$, selon la valeur du titre : 9 $ (l'estimation de Facebook) ou 36 $ (le prix payé par Microsoft en 2007). Après avoir vainement tenté d'obtenir un dédommagement plus important, les plaignants estiment que l'affaire mérite d'être close. Le cabinet d'avocats qui avait défendu leurs intérêts se fend alors d'un article, dans une brochure, clamant fièrement la victoire face à Facebook. Le texte relate notamment que les juristes sont parvenus à soutirer quelque 65 M$ au réseau social. Le secret liant les parties au procès est déjà légèrement éventé. Il va alors perdre tout mystère avec la découverte d'un journaliste d'Associated Press. Quand celui-ci met la main sur un document au format PDF rédigé par le tribunal californien ayant instruit l'affaire, il réalise qu'un simple copier/coller dans un éditeur de texte permet de faire apparaître certaines mentions dissimulées dans le papier d'origine. En particulier, la somme versée par Facebook aux plaignants y est détaillée. C'est là que l'on réalise que les 1,25 million d'actions ne valent que 11 M$, soit 8,8 $ par titre. Une valeur très inférieure au prix payé par Microsoft en 2007 et qui ramène la valeur du site à 3,7 Md$. Bien loin des 15 Md$ annoncés à la surprise générale quand le géant de Redmond avait pris sa participation. Alors que Facebook vient de fêter ses cinq ans d'existence, sa valeur vient donc d'être divisée par quatre.