Tout ce qui existait fonctionnait en répondant globalement aux besoins métier. L'entreprise a donc décidé de limiter les risques et les investissements en étalant dans le temps le déploiement qui va se poursuivre jusqu'en 2015. Les modules financiers et administratifs ont été les premiers à être déployés. Les modules de logistique et de vente sont actuellement en cours de déploiement. En 2015, la gestion de la production fermera la marche.

Le MES (Manufacturing execution systems) restera cependant indépendant du PGI, de même que certains outils très pointus (en gestion de trésorerie notamment). « L'inconvénient du déploiement progressif est, bien sûr, qu'il nous faut développer des interfaces temporaires » admet Stéphane Lopez.

Ce déploiement progressif permet malgré tout de tenir compte des évolutions régulières exigées par les métiers. Si un comité de pilotage unique a permis d'assurer la cohérence du projet, chaque déploiement de module a été réalisé en s'appuyant sur un groupe projet associant des utilisateurs-clés variables selon le module concerné. L'une des difficultés a donc été de prévoir très en amont la disponibilité de ces utilisateurs-clés, avec recrutement ponctuel d'équipes de renfort pour que le travail se poursuive normalement.

Arbitrer entre progiciel / verticalisation / spécifique

Mais Microsoft AX est un progiciel américain. La distribution en France implique des complexités bien plus importantes qu'aux Etats-Unis ou au Canada. « Par exemple, en Amérique, il n'y a qu'un seul type de remises » note Stéphane Lopez. Cette simplicité a été bien appréciée lorsque le PGI a été déployé sur l'entité canadienne du groupe.

Les spécificités liées au marché sont couvertes par la verticalisation ADAX. Stéphane Lopez explique : « nous avons un partenariat étroit avec TVH consulting qui amène cet éditeur à faire évoluer son produit selon nos besoins. » Lorsqu'une évolution est intégrée à ADAX, l'investissement est évidemment pris en charge par l'éditeur. Mais, à l'inverse, lorsqu'un spécifique propre à des pratiques différenciantes de Fleury Michon est nécessaire, c'est évidemment l'entreprise qui en finance le développement et qui en conserve l'exclusivité.

L'évolution de Microsoft AX, comme le passage d'AX 2009 à AX 2012, a des impacts importants. Le choix d'une verticalisation inscrite au catalogue de Microsoft a été une nécessité pour Fleury Michon : l'éditeur de la verticalisation peut ainsi être informé au fur et à mesure des évolutions de sa plate-forme et adapter son propre produit très en amont.

Le choix de standards par défaut 

Fleury Michon a toujours tenté de limiter le nombre de développements spécifiques afin d'éviter les problèmes d'évolution du produit. Et chaque spécifique est développé par TVH en respectant un guide de bonnes pratiques émis par Microsoft, ce qui facilite les évolutions de versions. Mais, par contre, les évolutions fonctionnelles des versions permettent aussi de supprimer des spécifiques. « Nous sommes passés d'environ 30 spécifiques avec AX 2009 à une quinzaine avec la version 2012 » indique Stéphane Lopez. Cette stragéie permet de garantir la fiabilité du système tout en conservant la souplesse.

Le choix de Microsoft AX facilite également le transfert de données vers le tableur Microsoft Excel. A l'époque des trente progiciels best of breed, l'export Excel était souvent le seul moyen de réconcilier des données. De plus, des micro-applications développées à droite ou à gauche complétait l'informatique officielle. Cette informatique grise est honnie par les DSI. Pourquoi, dès lors, faciliter un export vers Microsoft Excel ? Stéphane Lopez s'explique : « il existe un bon gris, notamment pour le décisionnel, mais le mauvais gris est en train de disparaître. »