Le 3 mars, le réseau France IT, qui réunit 14 clusters numériques régionaux, lancera officiellement le label cloud qu'il prépare depuis un an. Celui-ci pourra être attribué à des entreprises proposant des offres d'infrastructure dans le cloud (IaaS), de plateforme (PaaS) et de logiciels fournis sous la forme de services en ligne (SaaS). C'est le deuxième label lancé par l'organisation, après la mise en place en 2011 de la labellisation ENR, « Entreprise Numérique Responsable », a rappelé ce matin Armand Lulka, président de France IT et directeur de Numélink, cluster de la région de la Loire, lors d'un point presse à Paris.

Porté au niveau national par France IT, la constitution de ce label cloud a été engagée par DigitalPlace, le cluster de la région Midi-Pyrénées. Vingt-sept candidats à son obtention se sont déjà manifestés, a indiqué ce matin Jean-Pierre Bayol, vice-président de France IT et directeur de DigitalPlace. Avec ce label, il s'agit d'établir un cadre de confiance propre à lever les freins des entreprises dans trois domaines essentiels : la sécurité et la confidentialité des données dans le cloud (une dimension qui apparait cruciale après l'affaire Prism), la qualité de service et l'indépendance vis-à-vis des fournisseurs, garantie par la réversibilité. Ce faisant, France IT anticipe les normes et standards qui s'élaborent en ce moment en matière de cloud.

En discussion avec l'Afnor pour une certification


« Pour nous, il y a un enjeu de time to market. Nous voulons avancer quoi qu'il advienne », a souligné Jean-Pierre Bayol. Le label a été testé auprès de clients potentiels, présenté au Cigref et à des groupes comme Airbus ou Orange. En s'approchant au plus près des standards des grandes entreprises, l'intégration des offres dans le SI s'en trouvera facilitée. Du côté des opérateurs, « cela peut aussi accélérer l'intégration des offres cloud dans leur propre portail de services », a fait remarquer le vice-président de France IT. Le label a aussi été présenté aux responsables du plan Cloud Computing lancé par l'Etat dans le cadre de ses 34 plans industriels et qui prévoit une standardisation au niveau européen. « Nous sommes par ailleurs en discussion avec l'Afnor pour un processus de certification », a également précisé Jean-Pierre Bayol.

Pour élaborer le cahier des charges du label cloud, DigitalPlace a fait travailler ensemble des personnes qui délivrent conjointement des services, donc une chaîne d'engagements. « Nous sommes partis de l'expérience de chefs d'entreprise, plutôt des PME, et avons retenu 98 critères qui s'appuient sur 13 processus ITIL, mais suffisamment accessibles pour qu'une PME puisse les aborder », a expliqué Jean-Pierre Bayol en précisant que la démarche s'était appuyée sur les caractéristique du cloud telles que définies par le NIST (*) : self service à la demande, accès aux ressources, allocation des ressources, élasticité, rapidité, mesure du service. S'y ajoutent deux dimensions primordiales : la sécurité et la gestion de la relation client.

Le label sera attribué par un tiers de confiance

L'analyse des processus permettra d'évaluer la maturité des offres cloud candidates à la labellisation. Les entreprises qui l'obtiendront devront ensuite s'engager dans une démarche d'amélioration continue. Sur les 27 candidatures déjà reçues, la majorité concerne des acteurs du SaaS, principalement installés en région Midi-Pyrénées. Mais 7 dossiers proviennent d'autres clusters. D'autres candidatures devraient rapidement arriver, le cluster de la région Nord Pas-de-Calais (berceau d'OVH) s'attendant notamment à enregistrer de nombreux candidats, a souligné de son côté Fabrice Galloo, directeur général du Pôle Régional Numérique et vice président de France IT. Le comité d'attribution du label (CatLab) rassemble des représentants d'organisations professionnelles (France IT, Cinnov IT...) et deux adhérents de DigitalPlace. Les labels seront attribués par un auditeur accrédité qui interviendra en tant que tiers de confiance.

Parmi les autres actions menées par France IT, les Financial'IT Day accompagnent les entreprises numériques dans la recherche d'investisseurs régionaux et nationaux. En 2014, l'objectif est d'organiser 8 dates dans 8 territoires et de monter une trentaine de dossiers pour chacun d'eux. Soit au total environ 240 « pépites » qui pourront potentiellement trouver un financement, a pointé ce matin Fabrice Galloo.

(*) Le NIST (
National institute of standards and technology) est chapeauté par le ministère américain du commerce.