À en croire les annonces faites à l’International Supercomputing Conference qui se tient du 19 au 23 juin à Francfort, les architectures de puces alternatives marquent des points face à l’architecture x86 d’Intel. Ainsi, le superordinateur le plus rapide du monde, le TaihuLight chinois, tourne avec une puce maison. Bientôt, les serveurs Fujitsu basés sur SPARC tourneront avec des puces ARM. De même que son futur superordinateur Post-K.

Les puces basées sur l’architecture ARM alimentent la majorité des périphériques mobiles et devraient équiper le futur supercalculateur de Fujitsu. Comme son nom l’indique, le Post-K succèdera à l’ordinateur K actuellement cinquième au Top500 des supercalculateurs les plus rapides du monde. Fujitsu prévoit de livrer le Post-K en 2020 à l’institut japonais RIKEN Advanced Institute for Computational Sciences.

Les serveurs SPARC de Fujitsu bientôt sous ARM ?

Une conférence, programmée aujourd’hui à l’ICS par Fujitsu, devrait permettre d’avoir plus de détails sur le Post-K. Son prédécesseur dont la performance de crête est de 10,5 pétaflops tourne avec le processeur SPARC64 VIIIfx conçu par Fujitsu. Mais le constructeur équipera le Post-K avec une puce ARM de sa conception.

Pourtant, en 2014, Fujitsu avait déclaré qu’il utiliserait un processeur SPARC Xlfx dans son prochain ordinateur K. On ne sait pas si le constructeur a l’intention de mettre à jour l’ordinateur K actuel avec cette nouvelle puce. De l’avis de Jim McGregor, analyste principal chez Tirias Research, « il y a également de bonnes chances que les serveurs SPARC de Fujitsu passent à l’architecture ARM ». Fujitsu produit déjà des microcontrôleurs et des puces réseau basés sur ARM. « Ce changement radical d’architecture processeur implique de gros changements et de gros investissements dans le silicium, les logiciels et le support client », a ajouté l’analyste.

Des serveurs ARM moins énergivores

Fujitsu estime peut-être que SPARC est en train de perdre son avantage concurrentiel. Mais, « comparées aux puces x86 d’Intel et aux puces Power, les puces ARM sont peut-être la meilleure option pour les serveurs de Fujitsu qui servent essentiellement pour des charges d’infrastructure », a déclaré Jim McGregor. « Les conséquences pour Intel sont limitées, mais ce choix crédibilise un peu plus les alternatives aux puces x86 », a ajouté l’analyste. Des entreprises comme Google cherchent aussi des solutions de rechange aux puces x86 pour gérer les charges de travail personnalisées. Google et Rackspace sont déjà associés pour concevoir un serveur du nom de Zaius, basé sur l’architecture Power9.

Intel domine toujours largement le marché des processeurs pour serveurs. Selon IDC, en 2015, 99,2 % des serveurs étaient équipés de puces Intel. Les fabricants pensent que les serveurs ARM, moins énergivores, pourraient avantageusement remplacer les puces Xeon d’Intel, mais la plupart de leurs produits sont encore en phase de tests. Les analystes estiment que la part de marché de ARM va augmenter progressivement. L’énorme quantité d’énergie - plusieurs mégawatts - nécessaire pour alimenter les supercalculateurs est aussi une préoccupation et les puces ARM, moins gourmandes en énergie, pourraient également faire figure d’alternative pour ces matériels.