Avec la volonté d'attirer davantage d'entreprises vers ses logiciels bureautiques en ligne, Google a fait coup sur coup deux annonces la semaine dernière. La première, déjà évoquée, concerne l'ajout du plug-in  « Cloud Connect pour Microsoft Office ». Téléchargeable pour Office 2003, 2007 et 2010 sous Windows, celui-ci permet à des utilisateurs de travailler simultanément sur un même document Word, PowerPoint ou Excel en venant s'insérer comme une barre de menu en haut de l'interface du logiciel. Avant d'être proposé à tous, le plug-in aurait été déjà testé avec des clients des Google Apps. A partir d'une URL commune communiquée aux différents utilisateurs, il apporte des capacités de collaboration simultanée entre utilisateurs des logiciels Office, fournit l'historique des corrections et la synchronisation via le cloud.
Google Cloud Connect
Pour l'instant, le plug-in n'est pas disponible pour la version Macintosh d'Office, celle-ci ne proposant pas d'API ouvertes.

La société de Larry Page et Sergey Brin a par ailleurs lancé Appsperience, un galop d'essai de 90 jours de ses logiciels Google Apps pour les entreprises. Cette offre couvre l'accès à Docs, Sites et Cloud Connect, ainsi que l'assistance d'experts de Google pour améliorer la productivité des utilisateurs en mode collaboratif, sans se préoccuper des versions de documents, des droits d'accès et des pièces jointes. Les entreprises testant les Apps pourront également s'appuyer sur le nouveau tableau de bord qui renseigne sur la façon dont les outils sont utilisés : nombres de documents créés, partagés et modifiés sur différentes périodes (jour, semaine, mois...) par catégories (tableaux, formulaires, présentations...)...

Google Collaboration dashboard
Google Collaboration Dashboard (cliquer ici pour agrandir l'image)

Faciliter la transition du desktop au cloud

« L'attraction vers le cloud s'accélère. L'offre Google Apps pour les entreprises tourne autour des utilisateurs et constitue par nature une plateforme de collaboration », souligne Anil Sabharwal, responsable produit des Google Apps, considérant que, par nature, les produits qui l'exploitent ont un caractère social. Interrogé par nos confrères de CIO Australie, il explique les raisons qui ont conduit Google à proposer Cloud Connect pour Office. Principalement, il s'agit de constituer un pont qui pourrait aider les utilisateurs de logiciels desktops à passer vers les applications disponibles dans le cloud. « Même si cette transformation radicale se produit, elle va prendre du temps, reconnaît Anil Sabharwal. Nous travaillons sur la façon de la faciliter la transition du desktop au cloud. »

De nombreuses entreprises utilisent déjà Sharepoint, de Microsoft, comme un outil de collaboration, mais le responsable des Google Apps estime que nombre d'entre elles doivent évoluer vers la version 2010 de Sharepoint pour profiter de l'essentiel des fonctionnalités. « Il faut réarchitecturer en 64 bits et utiliser Office 2010, ce que l'on ne trouve pas encore dans de nombreuses entreprises. Ce que nous disons à celles qui exploitent toujours [Office 2007] ou 2003, c'est-à-dire 99% de celles avec lesquelles nous parlons, c'est « voici une opportunité d'évoluer vers un environnement plus social, mais nous reconnaissons qu'il s'agit d'un pont ». Et nous voulons procurer aux utilisateurs d'Office, en particulier les utilisateurs avancés, une façon d'entrer graduellement dans la plateforme ».

Appsperience, une offre pas tout à fait gratuite

Google a régulièrement ajouté des fonctionnalités à ses Apps, y compris des outils de traduction et un mode de vérification en deux étapes pour s'y connecter (les utilisateurs téléchargent une application sur leur smartphone qui génère une clé pour apporter un niveau supplémentaire de sécurité).

Bien que l'offre Appsperience soit gratuite, les entreprises doivent tout de même payer une redevance pour l'intégration de la suite par les partenaires de Google. Celles qui ont moins de 500 utilisateurs débourseront 7 000 dollars, au-delà, le coût tourne autour de 15 000 dollars. Les partenaires peuvent adapter le prix au cas par cas en fonction de la complexité du projet et des législations sociales propres à chaque pays.

Illustration : Collaboration Dashboard