Les équipes commerciales d'IBM auront beau travailler plus, elles gagneront... moins. Fin décembre, la direction de Big Blue a pris la décision de réduire la part des revenus fixes de ses commerciaux et de relever leur salaire variable. « Jusqu'à l'an dernier, les rapports de rémunération fixe/variable se montaient à 60/40 pour les commerciaux et les technico-commerciaux d'IBM, or, ils sont passés à 55/45, s'indigne Gérard Chameau, délégué CFDT et élu du comité d'entreprise. En clair, la partie fixe du salaire pourra baisser de 6% à 15% (si l'on se réfère au salaire maximum théorique de référence, NDLR), alors que la part variable liée à la réalisation des objectifs augmente, ce qui n'est pas idéal en temps de crise. » Cette mesure concerne l'ensemble des filiales du fournisseur, y compris la division française qui emploie environ 2 000 commerciaux et technico-commerciaux (sur un effectif mondial de 10 000 forces de vente). Elle a été annoncée lors d'un CCE (Comité central d'établissement) le 10 décembre, et une nouvelle grille des salaires est donc entrée en vigueur au 1er janvier. Objectifs revus tous les six mois IBM a également décidé de revoir la fréquence de ses « quotta letters » - les contrats fixant les objectifs de ses commerciaux - à six mois, contre un an auparavant, ce qui pourrait entraîner des diminutions sur la part variable : « Si les objectifs des commerciaux sont relevés tous les semestres, leur réalisation sera de plus en plus difficile, voire impossible à atteindre ! », s'insurge le syndicalise. Même si la direction se dit flexible sur les modalités de cet aménagement, on ne voit pas comment les commerciaux pourront y échapper. C'est pourquoi, suite à cette mesure, une pétition intersyndicale (récoltant plus de 500 signatures à ce jour) a été adressée à la direction d'IBM France. Rappelons que mai et juin 2008 avaient été marqués par la mobilisation résolue de nombre de salariés IBM sur la question des salaires. Au début de l'année 2008, le fournisseur indiquait avoir réduit de 15% la rémunération de 7 600 techniciens de support aux Etats-Unis, soit 6% de ses effectifs Outre-Atlantique Reste que tous les salariés d'IBM, dans le monde comme en France, sont toujours dans l'attente d'une annonce de la direction sur d'éventuelles suppressions de postes : « Aucune déclaration officielle n'a été effectuée à ce jour sur des réductions d'effectifs dans notre zone géographique », assure le représentant syndical Gérard Chameau.