Le trimestre prochain, IBM va déployer un service cloud tournant sur des serveurs basés sur OpenPower. Le constructeur voudrait élargir le marché des processeurs Power et concurrencer Intel dans le domaine des datacenters hyperscale. L’offre Infrastructure-as-a-Service basée sur les systèmes OpenPower concoctée par la division SoftLayer d’IBM sera disponible à partir du deuxième trimestre de cette année. Le premier centre de données concerné sera le datacenter de Dallas, Texas, comme l’a déclaré Big Blue mercredi. Mais un déploiement du service au niveau mondial est prévu un peu plus tard.

Voilà deux ans environ qu’IBM a lancé son initiative OpenPower. Le constructeur voudrait vendre son architecture Power sous licence à d'autres fabricants de serveurs qui pourraient l'utiliser alors pour concevoir des systèmes destinés à des fournisseurs de services en ligne comme Google et à des fournisseurs de cloud comme Amazon Web Services. Aujourd’hui, ces entreprises tournent avec des serveurs Intel x86, et IBM veut prouver que sa solution OpenPower représente une bonne alternative pour le cloud. De plus, le constructeur montre que SoftLayer peut tourner sur des serveurs bon marché : sa solution fonctionne sur des matériels du Taïwanais Tyan et non sur ses serveurs Power sous Unix, plus onéreux.

 Linux natif sur les derniers OpenPower

Selon IBM, pour certaines charges de travail, le ratio coût/performance des puces Power est meilleur que celui des processeurs x86, en particulier pour les tâches qui nécessitent beaucoup de mémoire vive, comme l'analyse des grands ensembles de données, ou celles capables de travailler en multithreads. « Le facteur clé, c’est le coût total de possession, et c’est là qu’il faut être le meilleur », a déclaré Brad McCredie, président de l’OpenPower Foundation et chercheur émérite d’IBM. Selon lui, OpenPower constitue également une bonne alternative pour la plate-forme de développement d'applications Bluemix d'IBM. Les derniers systèmes OpenPower sont conçus pour faire tourner Linux nativement (Novell Suse Linux and RHEL AS 3 de Red Hat), IBM a en effet modifié sa dernière puce Power pour qu’elle fonctionne en mode dit « little endian ». Il est ainsi plus facile de travailler sur le portage des applications Linux x86 sur Power.

IBM n’a pas encore divulgué les prix de son service cloud OpenPower, ni détaillé les configurations système, mais le constructeur réserve sans doute la primeur de ses déclarations au premier OpenPower Summit qui se tiendra dans deux semaines dans la Silicon Valley. Big blue pourrait également livrer à cette occasion une mise à jour pour le dernier hardware OpenPower en développement. Actuellement, l’OpenPower Foundation compte une centaine de membres, dont les constructeurs Tyan, Hitachi et Wistron, les fabricants de composants Nvidia, Mellanox et Micron, et le distributeur Linux Ubuntu. L’an dernier, Google, qui est également membre de la fondation, avait montré une carte OpenPower de sa conception, destinée à la réalisation de tests. Mais on ne sait pas très bien si elle a été utilisée et par qui. IBM pourrait être la première entreprise à proposer un service cloud basé sur OpenPower, mais Rackspace a déclaré qu'il proposerait également ce type de service. Et l’hébergeur européen OVH, propose déjà aux développeurs un service basé sur OpenPower pour créer des applications gourmandes en ressources