En direct de Las Vegas - Preuve que les tendances de l’analytique ne cessent d’évoluer, les différents représentants d’IBM qui se sont succédés lors de la keynote d’ouverture de l’événement Insight 2015 pendant près d’une heure et demie sans jamais prononcer « big data ». Serait-il déjà passé de mode ? Car cette année, l’élément de langage cher à IBM est en effet « cognitif ». Et bien évidement, il est difficile pour Big Blue de parler d’analyse cognitive sans aborder Watson. La solution développée depuis de nombreuses années est au coeur de la stratégie d’IBM dans ce domaine. 

« Avec un monde qui génère de plus en plus de données, celles-ci deviennent paradoxalement moins accessibles et plus difficile à débusquer. Nous parlons ainsi de dark data. Avec l’analyse cognitive et ses capacités de machine learning Watson peut aller chercher ces données par lui-même et donc mieux contextualiser les informations », a déclaré Mike Rhodin, vice-président senior de Watson devant les 14 000 personnes présentes. Et les clients d’IBM, utilisateurs de Watson, qui se sont succédés sur la scène ont apporté de l’eau à son moulin. 

Un concierge virtuel

Parmi ceux-ci, la start-up GoMomment a probablement fait la démonstration la plus probante. Elle propose un services de conciergerie numérique pour les hôtels. « Comme face à un interlocuteur humain, je peux converser par SMS avec le système basé sur Watson », a expliqué Raj Singh, le CEO de la start-up. Liant le geste à la parole, il engage une discussion avec le service, lui demandant où il peut acheter des souvenirs, de lui apporter une bière et une serviette au bord de la piscine  ou encore de lui réserver un taxi. « Dans 90% des cas, le service comprend et répond en moins de trois minutes à chaque sollicitation », précise Raj Singh. Il est d’ailleurs en cours de test à l’hotel Mandalay Bay de Las Vegas où se déroulait la conférence. 

« Si aujourd’hui, ce genre de choses est possible, c’est grâce à notre écosystème », clame Steven Abrams, directeur technique de l’écosystème Watson. Il s’explique : « Avec Watson, nous ne pouvons pas nous permettre de faire notre développement dans un coin en espérant livrer un jour un produit fini. Nous nous appuyons sur toutes les sociétés qui développent des solutions avec Watson. Le travaille de ma team est justement d’y intégrer les enseignements tirés des travaux de ces entreprises ». Ainsi, l’écosystème de Watson vient de s’enrichir de 6 partenaires supplémentaires. 

Doubler le nombre d’API dès 2016

Les sociétés de centres d’appels Engage et Macaw Speech, d’automatisation marketing Opentopic, d’analyse des données sociales StatSocial, de gestion des risques Domus Semo Sancus ainsi que le cabinet d’études Vennli vont ainsi s’attaquer à des développements sur Watson. Chacune d’entre elles a des objectifs différents mais toutes souhaitent tirer profit des capacité cognitives de Watson. « La solution va nous permettre de définir très précisément les profils des consommateurs en apprenant de leurs données personnelles glanées à travers les réseaux sociaux », détaille, par exemple, Rob Floyd, senior vice-président de StatSocial. Aujourd’hui, 350 sociétés composent l’écosystème de Watson. 

À celles-ci, il faut aussi ajouter 77 000 développeurs qui testent en permanence les capacités de Watson et font évoluer ses services. « Aujourd’hui, notre stratégie consiste à faciliter l’accès à Watson. Plus nous aurons de développeurs qui viennent vers Watson, plus nous aurons des cas d’usages », explique Steven Abrams. Dans cette optique, IBM fournit déjà 30 API via la plateforme Watson Developper Cloud. Dès 2016, la firme d’Armonk souhaite voir ce chiffre doubler. L’écosystème de Watson devrait ainsi continuer de croitre sereinement tout en l’approvisionnant de fonctionnalités et de cas d’usages différents.