Les rémunérations des dirigeants qui n'augmentent pas, mais des stock-options revalorisées pour les employées : c'est un programme très social que va présenter Intel à ses actionnaires le 20 mai prochain. Dans un document ('proxy statement') remis à la SEC, le gendarme de la Bourse américaine, Intel annonce en effet son intention de demander à ses actionnaires d'approuver un plan d'échange des stock-options, afin de compenser la perte virtuelle due à la baisse du cours de l'action. Comme l'explique Intel dans le 'proxy statement', « environ 95% des employés » se voient attribuer des stock-options en fonction des performances annuelles de l'entreprise. A ce jour, 73 100 personnes (soit 87% des employés d'Intel) en détiendraient encore. Elles peuvent exercer leurs stock-options - c'est-à-dire acheter des actions à un tarif moins élevé que le cours de Bourse, généralement pour les revendre en empochant une confortable plus-value - pendant un laps de temps déterminé, sachant que le prix d'exercice est celui du cours de Bourse au jour où les stock-options sont attribuées. Il n'y a donc plus-value que si l'action monte. Or, vu la situation économique, Intel constate que 99% des stock-options ont des prix d'exercice plus élevés que le cours actuel de l'action : les stock-options auraient des prix d'exercice compris entre 13,59 $ et 72,88 $, pour un cours de Bourse à fin décembre 2008 de 14,18 $. Le fabricant de processeur souhaite donc mettre en place un programme, dit « Option Exchange », qui permettra à ses collaborateurs d'échanger leurs stock-options contre de nouvelles, plus attractives. Ce qui « est dans le meilleur intérêt des actionnaires », explique Intel, puisque le but des stock-options est de « motiver et retenir les collaborateurs talentueux ». La rémunération du PDG Paul Otellini plafonnée à 12,7 M$ Ce programme, précise encore Intel, ne sera pas accessible aux cinq principaux dirigeants de l'entreprise. La plupart ont vu leur indice de rémunération grimper en 2008, mais celui-ci ne bougera pas en 2009. Le cours de l'action compte en effet davantage que les 5,3 milliards de bénéfices de 2008. « Etant donné la performance financière d'Intel en 2008 ainsi que l'environnement économique incertain, le comité [établissant les rémunérations] a décidé de conserver en l'état les salaires de base et les primes annuelles en 2009 pour tous les dirigeants. » Le pauvre Paul Otellini, président et CEO d'Intel, avait déjà plafonné à 12,7 M$ en 2008, malgré une hausse de son salaire de base de 30% et de sa prime annuelle de 40%, à cause de la baisse de l'action. Les autres dirigeants devront se contenter d'une rémunération tournant autour des 5 M$, le directeur financier étant le plus mal loti avec 2,5 M$.