Badaboum. La fin de l'année 2008 a été rude pour Intel : chiffre d'affaires trimestriel en baisse de 23%, et bénéfice net en baisse de... 90% ! Le fabricant de processeurs avait de fait averti que son investissement dans Clearwire, opérateur Wimax, lui coûterait près d'un milliard de dollars, les difficultés de la crise économique pesant lourdement sur le cours de Bourse de Clearwire. Les résultats sont donc en ligne avec cet avertissement, même si les analystes attendaient un bénéfice net dépassant les 250 M$. Sur l'année, Intel explique la baisse de son CA par des soucis financiers, et indique que sans cela, le chiffre d'affaires serait légèrement en hausse par rapport à l'année précédente. La ventilation du chiffre d'affaires par ligne de produits montre que l'essentiel du chiffre est réalisé par les divisions Digital Enterprise Group (solutions d'entreprises de bout en bout, 20,6 Md$, en baisse de 3,15%) et Mobility (plateformes mobiles, 15,6 Md$, en hausse de 6,59%). Le reste a subi une chute brutale du chiffre d'affaires de 44,40%, à 1,3 Md$. Et si la division mobilité se porte bien, on ne peut pas dire que c'est celle qui rapporte le plus d'argent, le marché des netbooks étant important en volume mais pas en valeur. Ainsi, Intel se réjouit que sa ligne de produits Atom ait enregistré un CA de 300 M$ pour son quatrième trimestre fiscal, soit une hausse séquentielle de 50%. Mais dans le même temps, le fabricant explique que le prix moyen par processeur est resté étal, alors qu'il aurait pu augmenter en excluant la ligne Atom. 3 Md$ d'économies depuis 2006 grâce au plan de restructuration Pour 2009, Paul Otellini, PDG d'Intel, se refuse à établir des pronostics en matière de chiffre d'affaires, étant donné « l'incertitude économique et la visibilité limitée ». Il rappelle toutefois que plusieurs mesures ont été prises afin de « construire le futur ». Intel, qui finit l'année avec environ 84 000 employés (3% de moins qu'un an auparavant) aurait ainsi économisé grâce son plan de restructuration 800 M$ sur l'année, et 3 Md$ depuis 2006. Côté produits, Paul Otellini compte s'appuyer sur sa technologie de gravure en 32 nm pour accroître sa production tout en réduisant les coûts, et proposer au marché des produits plus intégrés (les fameux ordinateurs sur une puce). Ces derniers lui permettraient en effet de diversifier ses revenus en vendant à des fabricants de produits électroniques pouvant servir de terminaux Internet, comme les télévisions. Et bien évidemment, Intel attend beaucoup du lancement progressif de ses processeurs exploitant la toute nouvelle micro-architecture Nehalem.