Le SAE, Service des achats de l'Etat, créé en mars 2009, publie son rapport annuel 2010. Une synthèse d'une trentaine de pages pour expliquer comment l'Etat entend réduire ses dépenses (programme dit « Calypso »), particulièrement dans le domaine informatique-bureautique (*). On se souvient de la polémique née en 2010 entre le Sae, et d'autres services de l'Etat, d'une part ; les représentants des revendeurs informatiques et bureautiques de l'autre, en particulier la Feb et la Ficome.

Globalement, l'Etat veut réduire sa facture de 1 milliard d'euros en trois ans, sur un potentiel de dépenses de 10 milliards. Plusieurs marchés informatiques sont concernés. Et d'abord les infrastructures. Sur ce point, le SAE a décidé de segmenter les marchés informatiques et de cibler le stockage. Sept ministères ont défini des configurations communes, ce qui leur permet de mieux négocier avec les prestataires.

Parallèlement, le SAE a créé des leviers de performance des achats, comme l'analyse en coût complet (matériels + logiciels), des facturations spécifiques (pour les logiciels, ou par gigabits en matière de stockage). Le rapport assure qu'une DSI ministérielle a pu ainsi réduire en un an, ses coûts de stockage :  16,% sur les baies,  47% sur les logiciels, 64,5% sur les disques.

Diminution des références en bureautique

Tout autre sujet, mais également très sensible, celui des fournitures de bureau. C'est le tiers des dépenses de l'Etat sur ce segment informatique-bureautique. Solution ? Le Sae a réduit les références à 2 000, de manière à standardiser et à mutualiser les choix.

D'autres instruments sont à disposition des ministères. Les acheteurs de chaque département ministériel ont par exemple en main, depuis février 2010, un logiciel nommé : Instrument de Mesure de la Performance AChaT (Impact).  En matière de paiement, le Sae recommande la commande en ligne ou l'utilisation de la carte d'achat de manière à simplifier les procédures. 10 000 cartes de paiement ont été diffusées en 2010, elles permettent de traiter les paiements de faible montant.

Le rapport consacre enfin un volet important au sujet ultrasensible des PME et de leur accès à la commande publique. Le Sae parle de « respect des bonnes pratiques », « d'équilibre des relations avec les fournisseurs ». « Des allotissements techniques ou/et géographiques ont ainsi pu être organisée pour les segments d'achat dans lesquels les PME étaient représentées (entretien des locaux, contrats de maintenance, prestation informatique etc....) » explique encore le Sae. Il serait intéressant d'avoir l'avis des PME qui ont l'habitude des appels d'offre publics.


(*) Le programme dit Calypso consiste à identifier des gains potentiels en mobilisant une centaine de fonctionnaires des administrations centrales ou déconcentrées. Calypso comporte plusieurs vagues, la deuxième s'est tenue entre le 15 mars et le 15 juin derniers et traitait de PC et de  télécoms. Le gain potentiel est de 377 ME. La vague n°3, en cours, porte uniquement sur l'immobilier.