Le nouvel organisme se montre notamment très critique sur l'orientation systématique vers les coûts, un élément clé pourtant pour permettre à la concurrence de se développer dans des conditions économiques favorables. Dans ce contexte, comment croire au credo de la Commission qui promet de tout mettre en oeuvre pour aboutir à l'harmonisation des législations nationales et des pratiques des régulateurs ?

La Commission européenne impuissante


Ne disposant d'aucun pouvoir coercitif autre que celui de saisir la Cour européenne de justice sur des dossiers ponctuels, Bruxelles semble toujours désarmée face à des Etats, et non des moindres, toujours soucieux de protéger les intérêts de leur opérateur historique domestique.

Certes, la volonté affichée par la commissaire européenne Neelie Kroes de ramener à zéro les tarifs du roaming intra-européen constitue une avancée et elle devrait être soutenue dans son projet par des parlementaires européens indignés par le montant de leur facture télécoms. Mais pour le reste ? Ainsi, malgré des décisions prises par quelques régulateurs de diminuer significativement les tarifs de la terminaison d'appel mobile, la situation n'a guère évolué dans un certain nombre de pays, comme l'Allemagne, alors que le dossier a été lancé dès 2008. Une situation qui ne laisse guère l'espoir de voir l'Europe des télécoms travailler à la création du marché unique.