L'Icann pourrait modifier profondément le paysage du Web en autorisant la création de noms de domaine personnalisés. L'Internet corporation for assigned names and numbers vient ainsi d'ouvrir une consultation sur une batterie de mesures visant à élargir le spectre des TLD (top level domains) au-delà des seuls .com, .org, etc. Pour cela, l'organisme propose à quiconque de demander la création d'un nom de domaine personnalisé, sous certaines conditions dont celle de débourser au moins 185 000 $, une somme justifiée par les coûts de traitement des dossiers. Aujourd'hui, il existe 21 noms de domaines génériques, comme les .biz ou les .info, tous formés de caractères issus de l'alphabet latin. Dans le document qu'il a mis en ligne la semaine dernière, l'Icann pave la voie à l'apparition de noms de domaine écrits en chinois ou en arabe. Ces propositions de TLD internationalisés et élargis - on pourrait voir des .apple ou.paris - avaient déjà été évoquées en juin lors de la réunion annuelle du bureau de l'Icann, à Paris Des enchères pour départager les candidats Les débats avaient alors soulevé quelques objections, notamment celle de voir apparaître des noms de domaine offensants ou violant les droits d'une personne morale ou privée. Dans le document mis en ligne, l'Icann entend dissiper ces craintes en permettant à des tiers de s'opposer à des demandes de TLD, et compte sur la somme demandée pour éloigner les plaisantins. Et, en cas de nom de domaine réclamé par plusieurs candidats, un système d'enchères sera mis en place, qui pourra faire gonfler copieusement la facture finale. La logique de création des noms de domaine suivie par l'Icann avait été largement remise en cause en 2006 et 2007, quand l'organisme avait rejeté par deux fois la mise en place d'un .xxx pour les sites pornographiques. Le refus d'une telle extension avait été fermement réclamé par des groupements religieux et les sites pour adultes, ces derniers craignant la ghettoïsation du X en ligne.