L'IEEE s'embarque dans un effort ambitieux pour construire une architecture globale pour l'Internet des objets destinée à une multitude d'industries et de technologies. Le groupe de travail P2413, dont les ingénieurs travaillent sur la question depuis juillet, veulent ainsi former un framework pour l'interopérabilité parmi les objets connectés et les applications connexes en matière de domotique, de systèmes industriels, de télématique et de tous les autres secteurs susceptibles d'utiliser l'Internet des Objets dans les prochaines années. Tout en laissant la place pour les spécificités entre ces industries, la norme permettrait le partage des données entre les systèmes IoT, d'après Oleg Logvinov, président du groupe de travail IEEE P2413. « Les activités dans l'Internet des Objets sont décousues », a indiqué Oleg Logvinov la semaine dernière lors de l'atelier IoT de l'IEEE qui s'est tenu en Californie, à Mountain View.
Michael Palma, analyste IDC, qui s'est également exprimé dans le cadre de cet atelier, a dénombré 7 groupes industriels - sans compter l'IEEE - qui travaillent autour de l'IoT. Parmi lesquels l'Industrial Internet Consortium ou encore AllJoyn.

L'IEEE est un puissant organisme international qui établit les standards entre autres de l'Ethernet et des réseaux locaux sans-fil. Mais le groupe de travail P2413, qui s'est rencontré en juillet, ne cherche pas à remplacer les groupes IoT existants. Au contraire, il vise à créer une architecture standardisée permettant aux systèmes IoT de toutes les industries de travailler ensemble. « Il y a besoin d'aller de l'avant en direction d'une plateforme évolutive et unifiée, ce qui peut seulement arriver en passant par une norme internationale globale », a fait savoir Oleg Logvinov.

Un travail coordonné avec l'ETSI, l'ISO et OneM2M

Le groupe P2413 espère ainsi posé les premières pierres des systèmes IoT qui pourront être communs aux différentes industries, avec pour objectif d'aboutir à un standard finalisé d'ici 2016. Un objectif qu'Oleg Logvinov a qualifié d'ambiteux. Un standard qui couvre l'IoT sera difficile à concevoir, mais cela en vaut la peine pour ce que l'IoT représente, à savoir la prochaine phase de la révolution industrielle selon Oleg Logvinov.

Aujourd'hui, trop de fournisseurs et de groupes poussent des spécifications IoT qui se chevauchent : « Les gens essaient juste de faire des choses qui existent déjà », a ainsi déploré Michael Holdmann, vice-président ventes, marketing et stratégie de Coversant. Si ce dernier se félicite de l'effort du groupe de travail P2413, il prévient toutefois que ce qui sera important avant tout de se coordonner avec les autres organisations, aidé par un marché qui devrait justement conduire les organismes de normalisation à coopérer.

La coordination avec d'autres organisations, incluant l'European Telecommunications Standards Institute (ETSI), l'International Organization for Standardization (ISO) et le groupe Machine-to-Machine oneM2M fait partie du plan du groupe P2413. Actuellement, 23 fournisseurs et organisations sont représentés dans ce groupe dont Cisco, Huawei, General Electric, Oracle, Qualcomm et la ZigBee Alliance.