« La priorité sera donnée à des technologies destinées à résoudre les défis sociétaux comme le changement climatique, la sécurité énergétique et alimentaire, la santé et le vieillissement de la population, » a déclaré la commissaire Máire Geoghegan-Quinn lors de l'annonce de cette dotation. Ce financement, inscrit dans le septième programme-cadre (PC7), vise à orienter la recherche vers des technologies, des produits et des services qui auront un impact réel sur la vie quotidienne des individus.

Recherche en biomécanique

Locomorph, l'un des projets financé par le PC7, qui englobe un vaste éventail de disciplines dont la biologie, la biomécanique, les neurosciences, la robotique et l'intelligence embarquée, a eu un certain succès. Mis en oeuvre par des chercheurs de l'Université Friedrich Schiller d'Iéna en Allemagne, il s'est intéressé à la manière dont les chiens à trois pattes se déplaçaient, afin de trouver des moyens d'accroître l'efficacité, la robustesse, et la facilité d'utilisation de robots dans des environnements inconnus. Les scientifiques ont voulu comprendre pourquoi les chiens étaient aussi agiles et réussissaient à se déplacer avec une patte en moins. « Après avoir perdu un membre, une réorganisation de l'appareil locomoteur est nécessaire, » a expliqué Martin Gross, biologiste et chef du projet de recherche à l'Université Friedrich-Schiller. En observant les chiens courir sur un tapis roulant, ils ont pu se rendre compte que les animaux avaient adopté différentes techniques d'adaptation ou de stratégies de compensation pour conserver leur mobilité. Les scientifiques ont utilisé 10 caméras infrarouges à grande vitesse et des marqueurs placés sur la peau des chiens afin de suivre le mouvement de différentes parties du corps et enregistrer leur trajectoire. Ils ont constaté que les chiens avaient plus de difficulté à compenser un manque du membre antérieur que celui d'un membre postérieur du fait de la répartition du poids corporel. De futures recherches examineront les changements volontaires et involontaires des mouvements du corps chez l'homme et d'autres animaux, afin de développer des prothèses capables de les aider à réaliser certains mouvements après la perte d'un membre.

Des circuits de neurones

Un autre projet financé par l'UE, Paco-Plus, travaille également sur la marche appliquée à la robotique. Les chercheurs du projet, des scientifiques des instituts de Göttingen et de Hanovre (Allemagne), planchent sur des circuits de neurones appelés générateurs de motifs centraux (GMC) qui permettraient à un robot d'effectuer une tâche en utilisant un motif central. Le robot peut ensuite reproduire une variété de démarches associées à un motif et même choisir de passer de l'une à l'autre.


Suite à l'appel à projets lancé ce lundi, ce sont au total, près de 16.000 personnes participant à des travaux de recherche pour des organismes, des universités et l'industrie qui recevront ce financement du PC7.

Illustration : projet Locomorph, crédit photo D.R.