(Source EuroTMT) Et, compte tenu de la poursuite de la croissance des ventes de smartphones et de la consommation de données par les abonnés qui en sont équipés, les services data devraient devenir un véritable moteur de croissance dans les prochaines années. Pour le moment, comme le reconnaissent les analystes d'Oddo, les revenus issus des données restent encore modestes. Ainsi, après la chute de 2,5 % des revenus mobiles en Europe en 2009, le cabinet d'études estime que la donnée mobile a vu son chiffre d'affaire stagner au cours des six premiers mois de 2010. 

Autre indicateur : le poids des revenus issus des données dans les chiffres d'affaires des opérateurs. Chez Vodafone (qui sert souvent de référent pour le secteur), les revenus datas ont augmenté, en Europe, de 9 % en 2008-2009 à 10,9 % en 2009-2010. Mais chez d'autres opérateurs, le virage a déjà été nettement pris. Ainsi O2 UK, qui détenait l'exclusivité de la commercialisation de l'iPhone en Grande-Bretagne jusqu'en novembre 2010, a vu la croissance de ses revenus issus des données mobiles nettement s'accélérer depuis quelques trimestres. La progression ressort à 5,1 % au deuxième trimestre 2010 contre 3,1 % au trimestre précédent et 1,6 % au quatrième trimestre de 2009, alors que le marché britannique a baissé de 1,4 %.

Même constat pour T-Mobile, toujours unique distributeur de l'iPhone en Allemagne. La croissance des revenus de données mobiles ressort à 6,1 % entre avril et juin (3,3 % au premier trimestre et 0,8 % entre octobre et décembre 2009), face à une hausse de seulement 1,8 % pour le marché allemand. Les revenus générés par les services de données représentent maintenant 29 % du chiffre d'affaires de l'opérateur allemand. Même en France, remarque Oddo, où l'iPhone est désormais en libre distribution, l'impact sur la croissance est très positif. Le marché tricolore a crû de 5,5 %. (avant impact de la baisse de 33 % de la terminaison d'appel mobile). Et le poids des données dans les revenus des opérateurs a progressé de 17 % au premier semestre et pèse maintenant quelque 20 % du chiffre d'affaires. 

Le smartphone, pierre angulaire de la croissance

Cette évolution est appelée à s'accélérer dès cette année, sous l'effet de la simple croissance des ventes de smartphones. Selon Oddo, ces ventes qui représentaient 20 % des ventes de mobiles en Europe en 2008, puis 30 % en 2009, devraient atteindre 45 % cette année, 60 % en 2011 et 75 % en 2012. Le taux de pénétration des smartphones dans le parc mobile européen atteindrait alors 19 % fin 2010 (11 % en 2009), 28 % en 2011 et 39 % en 2012.  

Automatiquement, la consommation de données va continuer de croître à un rythme soutenu (30 % en moyenne). Les abonnés équipés d'un smartphone consomment en moyenne 10 fois plus de données que les abonnés mobiles en moyenne, et ceux propriétaires d'un iPhone sont dix fois plus consommateurs que les propriétaires d'autres modèles de smartphones. Résultat de cette augmentation du taux de pénétration des téléphones intelligents : un impact positif sur la croissance des revenus mobiles de 100 à 150 points de base par an sur la période 2010-2013. Et d'autres éléments pourraient aussi soutenir cette croissance, comme l'abandon des forfaits internet illimité en faveur d'une facturation au volume (comme celle mise en place chez AT&T ou O2 UK), qui aurait pour autre effet de limiter les dépenses d'investissements nécessaires pour faire face à la croissance du trafic. Se traduisant donc par un effet bénéfique sur les marges.