Le haut débit à grande vitesse c'est pour demain. C'est en effet le 7 décembre que la SNCF va lancer les premiers tests d'accès à Internet à bord des TGV. Début janvier, trois rames du réseau TGV Est seront équipées et permettront aux passagers de surfer gratuitement afin d'expérimenter le projet. Estimé à 20 M€, « il s'agit du programme de recherche le plus innovant que l'on puisse imaginer, explique Mireille Faugère, directrice de la branche voyageurs à la SNCF. La solution technique mêle un service de satellites et une installation sol/bord. Elle permet de rouler à 320 km/h et de surfer sans interruption, même dans les tunnels. » Concrètement, chaque rame est équipée d'une antenne pour recevoir le signal transmis par un satellite, lequel est ensuite diffusé dans les voitures en WiFi. Au total, environ 50 passagers - sur les 350 que peut accueillir un TGV - peuvent profiter du service simultanément. Les voyageurs disposeront d'un accès à Internet classique ainsi que « d'un bouquet de prestations aussi complet que possible ». La SNCF mettra donc à la disposition des passagers un portail de services offrant des divertissements et un service de géolocalisation. Ils pourront également profiter d'une offre de vidéo à la demande. La batterie de tests démarrant demain doit courir jusqu'à la fin du mois de mars 2008. Une phase d'enquête sera alors mise en place pour évaluer le bon fonctionnement de la technologie déployée, les impressions des voyageurs sur les services proposés et ceux qu'ils souhaiteraient trouver ainsi que sur le prix qu'ils sont prêts à payer. La grille tarifaire n'est en effet pas encore déterminée : « Nous imaginons des fourchettes de prix. Le simple surf sur Internet pourrait coûter entre 3 et 5 € par heure, un film 5 ou 6 €, et l'accès au portail de 3 à 5 € par voyage », précise Mireille Faugère. Les interrogations prévalent également en ce qui concerne les méthodes de paiement. Une seule chose est sûre : la facturation du service ne sera pas intégrée au prix du billet. A l'issue des essais et des enquêtes, la SNCF pourra envisager d'étendre le programme à davantage de rames. « Si l'on prend la décision de généraliser le service, nous équiperons les 52 rames du réseau TGV Est progressivement entre la mi-2008 et 2009 », indique Mireille Faugère. Une initiative qui reviendrait à 80 M€. « L'équipement d'une rame n'est pas le poste le plus coûteux - il faut compter 600 000 € par train -, ce sont surtout les coûts d'exploitation qui pèsent, notamment l'achat de la bande passante. La technologie satellitaire devrait évoluer et on pourrait assister à une baise des prix. » C'est du moins ce que semble indiquer Eutelsat, l'une des quatre entreprises réunies au sein du consortium Ocea, qui a remporté l'appel d'offres pour épauler la SNCF dans son projet. Aux côtés d'Eutelsat, en charge des satellites, prennent place Orange (intégration du programme et fourniture d'une partie du contenu), Cap Gemini (construction du portail ) et Alstom (technologie embarquée).