En début de semaine, Martine Aubry a rencontré les journalistes dans le cadre des primaires du Parti Socialiste en vue d'élire le candidat à l'élection présidentielle. En parlant d'Internet, le maire de Lille, est revenu sur la loi Hadopi dont elle souhaite l'abrogation. Pour la remplacer, elle veut mettre en place une contribution d'un euro sur les forfaits Internet. « Au lieu d'interdire [le téléchargement], on travaille sur l'idée de prélever un euro sur l'abonnement mensuel à internet pour financer les droits d'auteur ainsi que l'aide à la création » a expliqué la première secrétaire du PS. Ce prélèvement toucherait tous les internautes y compris ceux qui ne téléchargent pas. Le fonds ainsi récupéré s'adresserait en priorité à l'industrie musicale.

Imprécision et opposition


La proposition de Martine Aubry a été analysée par le SNEP (Syndicat National de l'édition Phonographique) cet été selon le site Electronlibre. Le syndicat avait alors indiqué que « même amendée, cette proposition est totalement déconnectée des réalités économiques des industries culturelles dans notre pays. Elle aurait de graves répercussions sur la diversité culturelle, l'emploi et l'innovation » et d'ajouter à l'attention de la candidate « il ne faut pas confondre le nombre d'internautes et celui des foyers abonnés à Internet ».

Du côté de l'UMP, la député des Alpes-Maritimes, Muriel Marland-Militello défend la loi Hadopi mais n'aborde pas son volet répressif bien connu des internautes : « la dépénalisation du piratage est justement l'un des fondements des lois Hadopi qui mettent en oeuvre la pédagogie en lieu et place de la sanction pénale. » On ne comprend pas très bien ou est la dépénalisation de Hadopi puisque la sanction est devenue administrative et expéditive. La députée tente maladroitement d'ironiser sur la taxe d'un euro : « Madame Aubry considère-t-elle que les internautes sont naïfs au point de croire l'ineptie que l'équivalent de l'achat d'un titre de musique par mois pourrait financer la création artistique ? ». Elle qualifie ce prélèvement de « casse du siècle », alors que les socialistes, à l'exception notable de Jack Lang, ont toujours indiquaient qu'ils abrogeraient Hadopi pour la remplacer par une licence globale.