Chaque année, IBM publie un rapport baptisé 5in5 qui donne les tendances des innovations sur les 5 prochaines années. Cette édition est clairement orientée vers le big data et sur l'usage fait de la collecte et du traitement de cet afflux massif de données. Le rapport distingue 5 scénarios impliquant le big data.

Le premier concerne l'école. A partir de différentes informations collectées sur les élèves, parcours, résultats, les cours s'adapteront automatiquement au niveau de l'enfant. Les données permettent aussi aux professeurs de repérer les élèves en difficulté. Les exercices seront ajustés en fonction de l'intérêt de l'enfant pour certaines matières. Des tests ont été réalisés par IBM avec l'école publique de Gwinett dans l'Etat de Georgie.

Le second s'applique au commerce. Les boutiques devraient en savoir de plus en plus sur les habitudes des consommateurs et amélioreront leurs offres en fonction. IBM utilise son supercalculateur Watson pour analyser les comportements des consommateurs pour mieux cibler leurs attentes. Ainsi, les laboratoires de Big Blue travaillent sur un prototype de logiciel, Virtual Stylist, qui à partir des données collectées donnent aux confectionneurs d'habits les souhaits des clients en matière de vêtements. Aujourd'hui, cette prescription se fait par rapport à vos achats précédents.

Le troisième scénario parle de médecine. IBM veut là aussi s'appuyer sur Watson dans la recherche des traitements contre le cancer. Cette recherche se veut transversale, mêlant des données médicales (recherches, expérimentations, thérapies, publications) et les données des patients (résistance au traitement, effets secondaires, analyses). L'idée est de mélanger l'ensemble de ces informations dans le cloud, de mettre à disposition des médecins des options de protocoles et de choisir le meilleur traitement avec le patient. Par ailleurs, avec les travaux sur l'ADN, il sera possible avec les capacités d'analyse des big data d'aller vers des traitements personnalisés au niveau génomique.

Ville connectée et ange gardien numérique


Le quatrième modèle met en scène la ville. Elle devient de plus en plus connectée, à travers les capteurs, les applications mobiles, les données partagées (crowdsourcing), les réseaux sociaux, etc. L'ensemble des informations donnent aux collectivités locales la possibilité de prévoir et d'interagir avec leurs concitoyens. IBM souligne qu' « en 2017, le nombre de smartphones dans le monde dépassera trois milliards. Les gens auront une clé numérique de la ville au bout des doigts ». Des initiatives sont déjà en action. Ainsi, à Toulouse, la mairie a travaillé pour cerner les signaux faibles et s'adapter. Par exemple, les signalements d'encombrants, de travaux, d'absence d'éclairage dans la rue, etc. La municipalité peut mieux gérer ses équipes pour intervenir.

Enfin, le dernier scénario est la création d'un ange gardien numérique. Il ne se passe pas une journée sans des incidents de sécurité informatique impliquant des vols de données (mots de passe, identifiants, coordonnées bancaires, etc). Ce gardien va être capable d'analyser un grand volume de données pour diagnostiquer votre comportement en ligne et ainsi détecter des risques de vols ou d'actions anormales. En utilisant l'informatique cognitive, l'ange gardien sera capable de recouper des informations et de trouver des contradictions, comme acheter un hot dog dans une station-service, alors que vous êtes végétariens ou payer de l'essence alors que votre réservoir est plein.