BT (British Telecom) a utilisé les services et le logiciel espion (spyware) de Phorm, alias 121Media, pour épier les agissements de 18 000 internautes clients de sa prestation d'accès à Internet. Une surveillance qui s'est effectuée sans l'accord des personnes concernées. BT a mis à profit les informations recueillies pour adapter les publicités au comportement des internautes. L'opérateur a ainsi pu optimiser des campagnes pour des annonceurs comme Egg (crédit à la consommation), Weight Watchers (amaigrissement) et Monster.com (recrutement). The Register, qui a mené l'enquête, dénonce la mauvaise foi tant de BT que de Phorm qui alignent argutie sur argutie pour se disculper d'un délit sanctionné par la loi anglaise. BT tente ainsi de se défendre en expliquant qu'il lui aurait été impossible d'identifier nommément les internautes surveillés à leur insu. Stratis Scleparis, qui était à l'époque directeur technique (CTO, chief technology officer) de BT, a depuis été embauché par Phorm. BT s'est livré à cet exercice illégal entre le 23 septembre et le 6 octobre 2006. En février dernier, BT, Talk Talk et Virgin Media, trois FAI qui cumulent 70% des accès à Internet en Grande-Bretagne, ont signé un accord avec Phorm pour "mieux cibler leurs publicités".