Razer a annoncé hier que plus de 10 000 développeurs s'étaient inscrits à son programme de développement d'applications pour son bracelet traceur d'activité Nabu, annoncé le mois dernier au CES de Las Vegas. Et dans cette foule de postulants, il n'y a que ceux qui se sont inscrits pendant les 24 premières heures, depuis l'ouverture du programme.

À première vue, cette information a l'air d'un non-événement, le genre de buzz qu'une entreprise pourrait faire uniquement pour voir son nom apparaître dans la presse. Mais lorsque l'on commence à regarder les choses en détail, cette réaction en dit long sur la façon dont la communauté des développeurs envisage l'avenir des objets portables et comment elle évalue l'intérêt des consommateurs pour ces objets. D'autant que Razer n'est pas Google, ni Samsung, ni Sony, toutes des mégaentreprises proposant aussi des dispositifs portables qui peuvent faire tourner des applications tierces. Non, Razer vend du matériel de jeu à des gamers inconditionnels dans un secteur de niche et son nom est peu connu du grand public. Pourtant, 10 000 développeurs ont été suffisamment impressionnés par ce que Razer a dévoilé au CES pour demander les outils qui leur permettraient de créer des applications Nabu.

Du suivi d'activité à la découverte sociale

Le bracelet Nabu promet d'offrir un mix de fonctions intéressantes, comme le suivi d'activité, la « découverte sociale », l'affichage des notifications apparaissant sur son smartphone. Il faut voir par ailleurs que l'objet portable de Razer va se positionner dans un secteur de plus en plus encombré où l'offre de traceurs d'activité, de montres intelligentes et de bracelets hybrides risque vite de devenir pléthorique.

Le bracelet Nabu de Razer
Le bracelet Nabu pourra afficher des notifications reçues sur son smartphone.

Le marché est déjà en train d'exploser, et cela avant même que la catégorie des objets portables ne soit entrainée par un flux prometteur. Les 10 000 développeurs qui veulent se lancer dans le projet de Razer savent pour l'instant très peu de choses : quelques démos au CES, une page Web certes bien conçue et une vidéo.

On pourrait dire que leur engouement valide de manière retentissante le projet de Razer, mais il peut également signifier que, dans le domaine des dispositifs portables, en cours d'avènement, tout le monde se place à égalité. Aujourd'hui, un développeur ne pense pas nécessairement qu'il a plus intérêt à parier et à investir dans Google ou dans Samsung. Le terrain est vierge, et il suffit peut-être d'avoir simplement un bon hardware, de bons outils de développement et une base d'utilisateurs passionnés, même petite.

Un petit joueur peut aussi attirer l'attention

Le lancement, lundi, de la boutique d'applications en ligne Pebble permet de dire en effet que, dans l'arène de l'objet portable, un petit joueur peut attirer beaucoup d'attention. En fait, cela pourrait payer encore plus d'être un nouvel entrant, une start-up réactive et de petite taille, si les clients les plus probables sont des utilisateurs précoces prêts à mettre leur ordinateur autour de leurs poignets.

La candidature de ces 10 000 développeurs au programme de Razer est donc très significative, et peu importe si certains ont signé pour pouvoir simplement acheter le bracelet au prix réduit de 49 dollars. Nabu sera sans doute l'un des objets portables les plus étonnants de 2014, et il pourrait bien cartonner si son prix reste dans la limite du raisonnable.