La fermeture de Megaupload par le FBI, le 19 janvier dernier, a entraîné dans son sillage la fermeture, plus ou moins forcée, de nombreux sites de téléchargement direct ou de streaming illégal. Conséquence : les internautes avides de téléchargements illégaux se (re)tournent de plus en plus vers des solutions de Peer-to-Peer (transferts de données de PC à PC) selon un observatoire de l'usage de la bande passante à travers le monde, mis en place par le constructeur de routeurs Ipoque. Le Peer-to-Peer, qui était tombé à un niveau de trafic quasi-nul, connait des pics jusqu'à 15% du trafic total de la bande passante européenne depuis le 20 janvier. Dans le détail, c'est surtout le protocol BitTorrent qui redresse la barre, très loin devant le réseau eDonkey (connu pour être associé au logiciel eMule).

Le Peer-to-Peer est spécifiquement visé par la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi) et stigmatisé par les ayants droit. Il a été durant des années la solution privilégiée par les internautes pour s'échanger illégalement du contenu multimédia, avant de tomber peu à peu en désuétude au profit du téléchargement direct, beaucoup moins facilement traçable.

Sur les forums, les discussions portent également sur les sites de téléchargement direct à utiliser et à éviter. Les serveurs de fichiers d'origine américaine comme MediaFire, FileServe, FileJungle, Uploadstation, Filesonic, Wupload sont ainsi clairement mis à l'index. Ils procèdent depuis plusieurs jours à une nettoyage à la paille de fer de leurs serveurs pour éradiquer tous les fichiers qui pourraient attirer sur eux les foudres de la justice américaine. Inutile donc de prendre un abonnement Premium chez eux. Aujourd'hui, les utilisateurs expérimentés se rabattent sur les sociétés européennes basées aux Pays-Bas, à Chypre, en Russie (Rapidshare, Deposit Files ou Uploaded.to) ou en Asie (Uploading).