Olivier Temam a ainsi décrit Alchemy (Architecture languages and compilers to harness the end of Moore's law). Ce dernier étudie entre autre les questions de parallélisation du code dans les programmes qui s'exécutent sur des puces multi-coeurs. Ils sont le moyen le plus efficace que les fondeurs aient trouvé pour contourner la loi de Moore (doublement du nombre de transistors sur un processeur tous les dix huit à vingt-quatre mois) et ses conséquences (augmentation de la puissance, mais aussi des problèmes de surchauffe et de court-circuit). Mais pour qu'une application tire parti complètement d'un multi-coeur, elle doit être parallélisée. De la parallélisation des logiciels jusqu'à la modélisation du cerveau Serge Abiteboul s'occupe, lui, de l'intégration de données et de connaissances distribuées sur le Web. Ses travaux cherchent à décrire de nouveaux outils pour mieux se retrouver dans la masse d'informations non structurées qui envahit la Toile. Il développe des logiciels qui permettront de passer d'un Web HTML à un environnement plus structuré avec des métadonnées par exemple. Le système saura extraire les connaissances du texte. Enfin, avec son projet Odyssée, Olivier Faugeras s'attaque à un morceau de taille : le cerveau. Pour commencer, il démythifie : « Non, le cerveau ne fonctionne pas comme un ordinateur ! » Il est bien plus complexe. Et la plus grande difficulté à laquelle se heurtent les travaux pour le modéliser et le simuler est justement la collecte des données le concernant. « C'est une 'terra incognita' dont nous connaissons à peine 1% du fonctionnement », rappelle Olivier Faugeras. La modélisation d'un seul neurone isolé reste un casse-tête. « Encore aujourd'hui, nous utilisons des modèles de fonctionnement de l'axone de calamar géant décrit dans les années 70. » Pour ces travaux, l'Inria se rapproche ainsi forcément de laboratoires de médecine, de biologie, etc. Odyssée illustre parfaitement l'importance actuelle de l'interdisciplinarité dans la recherche en TIC.