On ne peut manquer de sourire (jaune parfois) au traitement infligé par Privacy International aux élus et entreprises. Cette ONG, créée à Londres en 1990, s'est fixé pour objectif d'éveiller l'opinion sur l'érosion de la vie privée. Elle entend également lutter contre les nouvelles technologies de surveillance des individus. Dans ce contexte, l'ONG vient de décerner le prix « Orwell, Ensemble de son Oeuvre » à Google à l'occasion du « Palmarès 2007 des Big Brother Awards » (BBA) en France. La référence est claire et la condamnation sans appel : « Google, pour sa part, place sous surveillance l'ensemble des internautes "du monde entier"... ». Sous couvert d'humour avec un esprit qui s'inspire du roman 1984 de George Orwell, la cérémonie des BBA (Big Brother Awards) cherche à stigmatiser les menaces à la vie privée, Google récupérant de nombreuses données personnelles sur les internautes, notamment par l'intermédiaire de son moteur de recherche. Privacy International n'en est d'ailleurs pas à sa première remise des prix puisque l'ONG organise une dizaine de BBA par an depuis sa création, la dernière en date en France et la prochaine étant prévue pour le 10 mai en Italie. Le site des Big Brother Awards précise que Google devance de peu le fichier « Base-élèves » du ministère de l'Education, ainsi que le ministère de la Culture et de la communication. Au total, le jury de l'ONG, composé de sociologues, biologistes, journalistes, magistrats ou encore artistes français, a décerné six prix, Google ayant obtenu celui qui couronne l'ensemble d'une action. L'ONG n'épargnant personne, le président de la république français figure aussi en bonne position dans le palmarès même s'il n'a reçu aucun prix, ayant été jugé hors concours : « Nous avons le regret de vous annoncer qu'une fois de plus, Nicolas Sarkozy a été bel et bien exclu de la compétition, en raison, cette année, de sa "prédisposition génétique" aux atteintes à la vie privée et aux libertés ».