Au cours des 12 derniers mois, le Mobile Developer Report que publient ensemble chaque trimestre Appcelerator et IDC, s'est intéressé à l'attrait que portent les développeurs pour Android, en particulier pour voir si l'écart avec iOS d'Apple, leader en la matière, se réduisait. L'étude montre que, sur 2700 personnes interrogées en avril 2011, l'intérêt des développeurs pour Android recule pour la première fois, passant de 87% à 85%, derrière l'iPhone et l'iPad qui récoltent respectivement 91% et 86%. Plus remarquable encore, l'intérêt pour les tablettes sous Android a baissé de trois points à 71%.



Environ deux tiers des personnes interrogées reprochent principalement au système mobile de Google d'être sujet à la fragmentation, et 30% mettent en cause les faiblesses du système Android pour tablettes, un marché encore quasiment entièrement dominé par Apple. Le modèle ouvert d'Android est également l'objet de critiques, 28% des développeurs faisant part de leurs préoccupations de voir se multiplier les magasins d'applications en ligne pour proposer des Android Apps.

Windows Phone et BlackBerry IO encore moins convaincants

La seule bonne nouvelle pour Google, c'est que, mis à par Apple, les développeurs semblent encore moins convaincus par les systèmes d'exploitation BlackBerry OS et Windows Phone 7, pour lesquels, seuls 30% des développeurs interrogés disent manifester un intérêt. Microsoft pourra au moins s'enorgueillir du fait que sa plate-forme Windows Phone 7, totalement refondue, se trouve maintenant à la troisième place, avec 29%, devant un maigre 27% pour RIM qui continue à régresser.

Le positionnement modeste d'Android n'est peut-être pas surprenant, après les récentes mises en garde concernant la sécurité et la préoccupation manifestée publiquement par Google au sujet de la fragmentation de son OS mis entre les mains des fabricants de matériel et les fournisseurs de services mobiles. L'entreprise a même énervé les développeurs ce mois-ci, en leur retirant temporairement le code source d' Android 3.0 - son premier OS pour tablette connu nom de code Honeycomb - sauf à une poignée de partenaires importants, avec pour motif de limiter la fragmentation. Et la date de remise à disponibilité d'Android 3.0 aux petits développeurs n'a toujours pas été fixée.

Un temps de travail limité

Un facteur important que devraient considérer également tous les vendeurs de plates-formes, c'est la surcharge de travail à laquelle doit faire face le développeur. « Le plus grand problème de Microsoft avec les développeurs relève simplement du temps qu'ils sont en mesure de consacrer à chaque OS. Ce n'est pas pour rien que 46% d'entre eux disent « J'ai déjà beaucoup à faire avec iOS et / ou Android, » indiquent les auteurs du rapport. Dans ce contexte, le problème de la fragmentation d'Android amplifie probablement l'angoisse des développeurs quant à la divergence des compétences nécessaires pour développer des logiciels pour plusieurs plates-formes, d'autant qu'elles présentent dans leur design un nombre de différences subtiles qui ne cesse d'augmenter.