Si Microsoft se prépare à lancer jeudi prochain son OS phare auprès du grand public, 51 millions de clients en entreprises ont déjà eu accès à Windows 7 depuis août dernier. Et selon une étude financée par le revendeur informatique canadien Softchoice, 88 % des ordinateurs de bureau et portables existant en entreprise peuvent supporter Windows 7, mais bon nombre de ces PC sont vieillissants et très peu adopteront effectivement le nouveau système d'exploitation de Microsoft. Les entreprises doivent en effet bien sous-peser les coûts potentiels associés à la maintenance de machines âgées et ceux d'une migration vers de nouveaux matériels/logiciels et de la mise à jour de certaines applications existantes. "Avec une durée de vie moyenne de 42 mois, le coût de support d'un micro-ordinateur grimpe rapidement" avance Dean Williams, responsable du développement des services chez Softchoice. Ce vendeur canadien a financé une étude compilant les données de 450 000 PC appartenant à 284 organisations nord-américaines entre novembre 2008 et aout 2009. "À ce niveau, le gain financier que vous réalisez en gardant votre matériel archaïque est largement dépassé par les pertes de productivité engendrées par le coût du support et les problèmes d'ergonomie." Un parc micro Windows 7 ready L'étude de Softchoice montre toutefois qu'en Amérique du Nord 88% des PC d'entreprises moyennes répondaient aux critères minimum exigés par Windows 7. On peut comparer ce pourcentage au 50% des PC qui pouvaient supporter Vista, il y a trois ans. Williams explique que c'est l'une des principales raisons qui ont freiné les mises à niveau vers Vista. Ce système d'exploitation était beaucoup trop gourmand en ressources pour les PC d'entrée et de moyenne gamme de l'époque (le 30 novembre 2006 pour les entreprises et le 30 janvier 2007 pour les particuliers). Mais disposer de machines capables de passer à un nouveau système d'exploitation n'est pas forcément une évidence. "Nous ne recommandons pas à nos clients de conserver les ordinateurs de plus de 60 mois" précise Dean Williams. "Si vous possédez des ordinateurs de 5 ans d'âge, vous aurez de plus gros problèmes en déployant Windows 7." La crise a ralenti le renouvellement des parcs micro Si l'étude de Softchoice n'a pas rassemblé de données sur les tranches d'âges des PC en entreprise capable de faire tourner Windows 7, Dean Williams explique que les réductions de coûts réalisées ces 12 derniers mois dans les entreprises ont ralenti le renouvellement des parcs d'ordinateurs. Il signale également qu'une partie de ces machines ont pu être achetées ces deux dernières années et que les utilisateurs ont pu rétrograder leur PC de Vista vers XP. Dans ce cas, beaucoup de PC répertoriés dans l'étude de Softchoice devraient être considérés comme des machines âgées flirtant avec la date de péremption de 42 mois."Pour les ordinateurs qui ne sont pas assez vieux pour être remplacés, mais qui ne peuvent pas fonctionner avec Windows 7. Il y a la possibilité, pour un coût minime d'ajouter une barrette de mémoire vive et de mettre un nouveau disque dur en ouvrant le capot ", explique Williams. 12% des PC sondés nécessiteraient ce type de mise à jour hardware. Un déploiement accéléré par la fin du support de Windows XP "Les gens sont impatients à l'idée de vérifier quel sera l'effet d'un déploiement de Windows 7." La bonne nouvelle est que l'impact sur le matériel serait plutôt faible. Il n'en demeure pas moins qu'il faut s'atteler à la planification. En outre, le cycle de planification des migrations oblige les responsables informatiques à quantifier le temps nécessaire pour la migration d'un parc Windows XP vers Seven avant la fin programmée du support de XP ou avant que les éditeurs ne délaissent XP dans les mises à niveau de leurs logiciels. À moins d'un nouveau report comme pour Windows 2000 précédemment, tous les supports étendus de Windows XP prendront fin le 8 avril 2014. Le support principal a déjà cessé en avril 2009. Dans cette optique, le cabinet d'études Gartner conseille aux utilisateurs d'abandonner XP avant 2012. Ce conseil pourrait se traduire par une migration accélérée pour les utilisateurs, comme le montre le sondage de Softchoice avec 93% d'ordinateurs de bureau et portables fonctionnant toujours sous XP alors que seulement 3% embarquent Vista.