Selon un autre, l'attentisme des opérateurs alternatifs s'explique autrement. Les abonnés au haut débit ne seraient pas intéressés par la fibre. « Le réseau DSL est excellent et personne ne voit l'intérêt de basculer sur la fibre » souligne cet opérateur. Il est vrai que pour le moment, les offres fibre faites par les opérateurs n'ont pas rencontré un grand succès. Selon le dernier observatoire de l'Arcep du haut et très haut débit, la France comptait, à fin mars 2010, 330 000 abonnés au très haut débit, un chiffre en augmentation de 42 000 par rapport à fin 2009.

Mais l'Arcep indiquait aussi que plus de 4,5 millions de foyers étaient raccordables au très haut débit. Le taux de pénétration serait donc de 6,7 %, ce qui peut sembler plutôt faible. Mais depuis, les deux principaux opérateurs actifs sur la fibre, Numéricable et France Télécom, ont présenté de nouvelles offres d'abonnement, dont les tarifs sont alignés sur ceux du DSL, espérant ainsi accélérer le taux d'abonnement au très haut débit. Un espoir qui serait vain.

Une fidélité à son opérateur DSL

Selon nos informations, une étude réalisée il y a un an par Free auprès de ses abonnés, notamment parisiens, indiquait que 76 % d'entre eux refuseraient de se désabonner pour basculer sur la fibre d'Orange, même si l'opérateur historique affichait un tarif du très haut débit similaire à celui de Free pour le DSL. Malgré l'effort d'investissement réalisé par France Télécom dans les zones denses, sa capacité de regagner des parts de marché sur ces zones seraient donc faibles et en tout cas insuffisant pour menacer sérieusement les positions de ses concurrents.

Dans ce contexte, il se pourrait que le démarrage du nouveau cycle d'investissement prenne plus de temps que prévu. A moins que les modalités de déploiement dans les zones moins denses en cours de finalisation à l'Arcep conviennent aux opérateurs, notamment sur le degré de mutualisation des investissements, les amenant alors à investir plus rapidement dans ces zones que dans les zones très denses.