A l'occasion d'un séminaire organisé par le Cigref et IBM le 31 août 2012, le docteur Antoine Tesnière a présenté les avancées de la formation dans le domaine de la santé à travers le serious game. Alors que le domaine de la santé compte environ un mort tous les quatre cent patients, le docteur Antoine Tesnière pense que « l'utilisation du serious gaming peut permettre de faire baisser ce taux » via une formation améliorée. Ainsi, il souhaite se rapprocher des taux de l'aviation où l'on compte un mort tous les quatre millions de passagers.

L'utilisation du serious gaming dans le domaine de la médecine regroupe « de grands enjeux éthiques mais aussi économiques », les surcoûts engendrés par les accidents en médecine étant estimés à 800 millions d'euros, mais sont « sous-estimés » explique le docteur Tesnière. Ce type de jeu est utilisé auprès des étudiants en médecine et permet, selon le médecin, une avancée forte par rapport aux situations réelles, à savoir l'apprentissage par l'erreur. En effet, « ils permettent de faire des erreurs et d'apprendre de celles-ci » là où la réalité ne le permet pas ajoute le docteur.

A son avis, cette « combinaison d'aspects sérieux et ludiques, utilisant plusieurs techniques du jeux vidéo, favorise l'apprentissage » des étudiants. De plus, cette combinaison permet de faciliter le renouvellement des connaissances dans le domaine de la médecine, qui s'effectue « tous les cinq ans » ajoute Antoine Tesnière.

Un apprentissage in situ


Le serious game a donc un but important : que l'étudiant puisse travailler sur un large panel de situation et possède déjà un certain niveau d'expertise au moment de prendre en charge des patients. Ainsi, le docteur souhaite que cette activité soit incluse dans la notation des élèves d'ici quatre à cinq ans. « L'utilisation des aspects ludiques afin d'augmenter l'adhésion au contenu des étudiants et des professionnels de la santé » est une réussite selon Antoine Tesnière.

Le meilleur exemple de serious game dans le domaine des professionnels de la santé est Medusims, qui possède plusieurs niveaux de difficulté et permet de prendre en charge un patient depuis son environnement extra-hospitalier jusqu'à l'hôpital. Un didacticiel permet au « joueur » d'apprendre de ses erreurs et savoir où il a réussi, ou bien fait une erreur. D'autre part, des serious games ouverts à tous voient le jour, comme Staying Alive, qui apprend à tout le monde les rudiments du massage cardiaque, ou encore Born To Be Alive, sur les premiers gestes de l'accouchement.

La prochaine étape sera de mettre un place une plateforme cloud avec les outils 3DVia de Dassault Système, afin de donner accès à un grand nombre de scénarios disponibles tant « pour les étudiants, que pour les internes et les formations continues. »

Afin de maîtriser les prochains enjeux qui découlent du serious gaming, Antoine Tesnière souhaite qu'un cursus spécialisé à la formation d'ingénieurs spécialisés dans le fonctionnement et l'étude des serious games.