Il s'agit des deux premières entités françaises dont la candidature pour l'attribution de nouvelles extensions a été retenue par l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l'agence indépendante chargée de réglementer au niveau mondial les noms de domaine Internet. A l'instar de .paris et .bzh, les extensions Internet, qui doivent permettre à de suffixes, comme .book, de côtoyer les classiques .org ou .com, doivent être lancées à partir de mi-2013.

Quelque 1 900 dossiers de demandes pour des extensions avaient été déposés en juin 2012, dont 54 en France, au terme d'un appel d'offres. Cette opération est considérée comme l'une des plus importantes évolutions de la structure d'Internet depuis des années. Elle va permettre à des entreprises, des organisations ou des collectivités de déposer leur propre nom ou marque, ou un nom plus générique.

"D'ici quelques mois, en plus des .com ou .fr, il sera possible de réserver un nom de domaine en .paris. Cela permettra de disposer d'une adresse e-mail +xxxxx@xxxxx.paris+ et d'ouvrir un site Internet +http://www.monsite.paris+", s'est félicitée la ville de Paris dans un communiqué. La capitale française figure "parmi les 200 premiers candidats" et est "l'une des toutes premières villes dans le monde à voir son dossier accepté par l'Icann", a relevé la municipalité. De leur côté, la région Bretagne et l'association www.bzh ont souligné que c'est "au terme de près de 10 ans de travail et d'espoir", que "la Bretagne a l'autorisation de développer son extension Internet +Point bzh+".

Stratégique mais coûteux

Toutes deux "se félicitent de cette issue positive, qui récompense une action de longue durée ayant mobilisé de nombreux acteurs depuis 2004". Si les candidatures auprès de l'Icann pour de nouveaux noms de domaine sont stratégiques en termes de marketing, elles sont aussi très coûteuses: les frais exigés pour la seule inscription s'élevaient à 185 000 dollars (soit 138 000 euros), auxquels il a notamment fallu ajouter des frais de "consulting", quasi incontournables pour monter un dossier extrêmement technique, rarement inférieurs à 100 000 euros.

Parmi les 54 dossiers français, une trentaine émane d'entreprises, dont L'Oréal (14 demandes à lui seul), Airbus, Alstom, Club Med, Leclerc, Hermès, Canal+ ou la Maif. Cinq ont été déposés par des villes ou collectivités (.paris, .bzh, mais aussi .corsica, .alsace et .aquitaine). Au niveau mondial, la plupart des nouvelles extensions demandées (66%) sont de nature géographique (.miami, .nyc). Les plus convoitées sont .app (pour application), réclamées par 13 candidats (comme Google et Amazon), ainsi que .book, .blog, .pizza ou encore .beauty.

Nombre de ces dossiers ont été déposés par des multinationales, telles qu'Apple, Mitsubishi ou IBM. Google a fait plus de 100 demandes, parmi lesquelles .google, .YouTube et .lol, le populaire acronyme pour "laughing out loud" (mort de rire). Créée en 1998 sous l'administration Clinton, l'Icann n'est plus sous contrat direct du gouvernement américain depuis 2009. Certains pays plaident pour que ses fonctions et pouvoirs soient pris en charge par un organisme dirigé par l'ONU.