«Les contenus vont réellement devenir plus interactifs, et nous pouvons aider les éditeurs dans la refonte de leurs manuels vers du contenu dynamique.» Publiwide a en effet développé un logiciel qui permet de transformer des manuels destinés à l'impression en livres dynamiques enrichis. Pour cela, elle utilise comme base les PDF. Elle cherche maintenant à s'imposer sur le marché. Fin 2011, elle a contacté le centre fri-tic (centre de compétence cantonale responsable des aspects en lien avec les médias et les TIC dans le domaine de l'enseignement) pour lui proposer d'évaluer son produit. Cette solution devait en outre permettre à des enseignants de comparer deux méthodes d'enseignements du français. Sans compter que l'utilisation des manuels numériques aurait évité la livraison d'ouvrages aux écoles concernées. Mais il a jusqu'ici été impossible de réaliser cette évaluation, car le Centre fri-tic n'a pour l'heure pas encore reçu l'autorisation d'utiliser les fichiers numériques.

Vers un nouveau modèle économique?

En effet, mettre en oeuvre cette solution impose de disposer des droits numériques, comme l'explique Nicolas Martignoni, responsable du centre fri-tic: «La question des droits numérique doit être réglée de manière exemplaire. Pour passer au manuel numérique, il ne faut pas casser un autre modèle économique. Les éditeurs doivent aussi s'y retrouver. Nous travaillons à sensibiliser les autorités à la problématique du numérique et notamment à la nécessité d'inclure les droits numériques lors de la négociation d'un nouveau moyen d'enseignement.» Il n'en est pas moins optimiste pour autant: «Je pense personnellement que le manuel numérique va petit à petit s'imposer dans les écoles.

Cela dépendra notamment de la pression que la société va mettre sur l'école. Mais il faut aussi réfléchir à tous les aspects que cela comporte et notamment la gestion et la protection des données personnelles des élèves, le merchandising sur internet et le coût.» En effet, si les manuels numériques seront au fil des années économiquement rentables pour les éditeurs en raison des coûts limités de mise à jour et d'impression, il n'en demeure pas moins que l'investissement de départ est énorme pour l'enseignement public. Outre l'équipement des classes et des élèves, il faudra aussi former les enseignants à ces nouvelles méthodes.

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