Le britannique Misys, sixième éditeur européen selon le Truffle 100, va débourser 435 millions d'euros pour acquérir son concurrent irlandais Sophis : 273 M€ pour la valeur des fonds propres de la société auxquels s'ajoutent 162 M€ pour couvrir le montant de sa dette nette au 30 septembre 2010. En fonction des performances de Sophis, 5 M€ supplémentaire pourraient être ultérieurement payés.

Misys, troisième éditeur du Royaume Uni, derrière Sage et Autonomy, est plus particulièrement implanté sur les solutions destinées aux investisseurs, c'est-à-dire les acteurs du monde financier versant sell-side (banques, courtiers, etc.) qui gèrent les investissements de leurs clients et prennent des commissions sur les ventes de titres. Complémentaire, l'offre de Sophis, est constituée de solutions conçues pour le versant buy-side, c'est-à-dire les acteurs qui recherchent et achètent des produits financiers (fonds de pension, compagnies d'assurance, etc.).

Misys, un survivant, selon le 451 Group


Dans le communiqué publié pour annoncer ce rachat, Misys précise que Sophis est très profitable avec un chiffre d'affaires de 74 millions d'euros et un bénéfice opérationnel avant impôts et intérêts de 30 millions d'euros pour l'exercice clos fin décembre 2009. A noter que le conseil d'administration de Sophis est présidé par Sergio Giacoletto qui fut pendant huit ans vice-président exécutif d'Oracle, responsable de la zone EMEA.

Quant à Misys, fondé en 1979 et actuellement dirigé par Mike Lawrie, c'est un « véritable survivant », selon l'analyste China Martens, du cabinet 451 Group, qui explique à nos confrères d'IDG News Service que la société a recentré son activité à de multiples reprises au fil des années.

Sur le marché français, Murex


Oracle, qui a procédé à une série d'acquisitions d'éditeurs métiers, était potentiellement l'un des acquéreurs possibles de Sophis. Si l'éditeur américain décide de réaliser un achat sur le secteur des solutions bancaires, il pourra se tourner vers l'un des concurrents de la société irlandaise, quelqu'un comme Calypso ou Murex, a également confié China Martens. En août 2005, Oracle a déjà mis la main sur i-flex, devenu depuis Oracle Financial Services Software Limited.

Murex est, toutes catégories de logiciels confondues, le troisième éditeur français, selon le classement Truffle 2010, le deuxième selon le classement EuroSoftware 100, derrière Dassault Systèmes et Sopra Group/Axway. Il a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires total de 265 millions d'euros avec un effectif total de 1 220 personnes. Il occupe la dix-huitième place du classement des éditeurs européens. Début 2010, Viveo, l'un de ses principaux concurrents locaux dans le secteur des logiciels bancaires, a été racheté par le Suisse Temenos. Une opération qui amorçait la consolidation du marché.

Illustration : capture d'écran du logiciel Risk Vision de Misys