Plus anecdotique, la volonté de la ministre d'infliger des peines d'intérêt général à l'encontre de ceux qu'elle décrit comme les « petits hackers », ne manifestant pas de véritable intention criminelle. Ils mettront ainsi, explique MAM, « leur savoir-faire informatique au service de la collectivité ». L'effort de tolérance volontairement mis en avant avec cette mesure a peut-être pour dessein de mieux faire avaler l'amère pilule que constituent les pans plus répressifs du dispositif voulu par MAM. Notamment le projet de Charte de confiance en ligne, dénoncé par les tenants des libertés individuelles. Sous couvert de lutter contre la pédopornographie en instaurant un dispositif de contractualisation de bons rapports entre les acteurs du Web le gouvernement désirerait en réalité « contrôler par tous les moyens le seul média libre qui ne lui obéit pas ». C'est du moins la position défendue par l'ONG La Quadrature du Net, qui s'inquiète de ce que le filtrage des sites pédopornographiques - une intention évidemment louable - par les FAI à partir d'une liste fournie par l'Etat ne repose sur "aucune étude sur la faisabilité technique, le coût les effets de bords prévisibles". Cette charte de confiance, Michèle Alliot-Marie l'a évoquée ce matin aux Assises du numérique, précisant que « la coopération de tous, professionnels et utilisateurs d'Internet, pour fixer les règles de déontologie d'Internet, est la condition d'une action efficace ». La ministre a par ailleurs rappelé son souhait de mettre en place une boite à dénonciation, permettant à chacun de signaler, via une plateforme automatisée, « toute forme de malversation constatée sur Internet : l'escroquerie, mais aussi les sites pédopornographiques, l'apologie du terrorisme, l'incitation à la haine raciale. »