L'ouverture se poursuit à grandes enjambées chez Microsoft, tous azimuts et presque à marche forcée. Après avoir lancé jeudi dernier des apps Office pour l'iPhone d'Apple et annoncé une preview d'Office sur Android, l'éditeur de Redmond continue ses annonces sur le terrain des outils de développement. Cette fois, il verse dans l'Open Source, sous licence MIT, les composants serveurs de son framework .Net, explique dans un billet S. Somasegar, vice-président responsable de la division développeurs chez Microsoft. Les intentions de l'éditeur américain ne s'arrêtent pas là. Pour faire de .Net un framework adapté à différentes plateformes, il s'engage dans le portage de son runtime sur Linux et Mac OS. « Vous pourrez bâtir une application .Net et choisir ensuite de l'exploiter sur un serveur Linux ou Windows », explique S. Somasegar. « Les développeurs peuvent commencer à consulter les projets .Net Open Source sur http://github.com/Microsoft/dotnet ».

Jeffrey Hammond, analyste chez Forrester, souligne l'importance de cette annonce qui « découple .Net de Windows sur la partie serveur ». Dans un mail à nos confrères d'IDG News Service, il estime que cela prouve le sérieux de l'engagement cloud de Microsoft, environnement dans lequel il sera moins question de proposer Windows que d'offrir le choix aux entreprises. Et la société continuera à générer des revenus par la consommation de services, quel que soit le système d'exploitation utilisé ou le type de logiciels clients vers lequel l'OS est déployé.

Runtimes Linux et Mac OS développés avec Mono

Microsoft avait déjà versé dans l'Open Source certaines parties de la pile .Net, par exemple son récent compilateur Roslyn, ainsi que plusieurs composants de son framework web ASP.Net. D'ailleurs, il a créé cette année une fondation pour gérer l'ensemble des technologies .Net ainsi ouvertes. Mais il s'agit là de la plus importante portion de code .Net publiquement exposée : on y trouve d'une part le runtime, c'est-à-dire le logiciel permettant d'exploiter les applications développées dans un langage donné, et d'autre part, les bibliothèques de classe de base qui fournissent l'accès aux fonctions du système.

Pour développer les versions Linux et Mac du runtime, S. Somasegar a indiqué que Microsoft travaillerait étroitement avec la communauté du projet Mono, plateforme conçue pour permettre aux développeurs de créer facilement des applications multi-plateformes. Le développeur Linux Miguel de Icaza a lancé Mono pour concevoir une version de .Net pour Linux et les plateformes Unix. Le projet est suivi par l'éditeur de logiciels Xamarin. Microsoft prévoit de présenter les premières versions de .Net pour Linux et Mac dans les tout prochains mois, selon S. Somasegar.

Visual Studio Community accède aux 5 000 extensions existantes

La société dirigée depuis février dernier par Satya Nadella, et dont la transformation l'amène à se séparer de plus de 18 000 salariés, vient également d'annoncer, sous le nom de Visual Studio Community, une version gratuite de son environnement de développement intégré (IDE) destinée aux start-ups et aux développeurs indépendants. Il existait déjà une version réduite de l'IDE, Visual Studio Express, mais la déclinaison gratuite disponible aujourd'hui apporte la plupart des capacités de l'édition professionnelle de Visual Studio, selon le responsable de la division développement de Microsoft. Elle permettra aussi aux développeurs d'accéder aux 5 000 extensions Visual Studio créées par Microsoft et par d'autres.

Par ailleurs, l'éditeur livre en preview les versions 2015 de .Net (qui sera la première à exploiter le compilateur Roslyn) et deVisual Studio (dotée d'outils de tests unitaires, d'un émulateur pour tester le code sur les terminaux Android et d'une fonctionnalité Connected Services pour connecter les programmes avec les API externes).