En vertu des règles de la neutralité du net, ou d'un Internet ouvert, les fournisseurs Internet n'auraient pas le droit de faire du blocage sélectif ou de ralentir le trafic Web. « Les architectes de l'Internet ont bien fait les choses, » ont déclaré Alan Davidson, en charge de la politique publique chez Google, et Tom Tauke, vice-président des affaires publiques, de la politique, et des communications chez Verizon, dans un blog. « En réalisant un réseau ouvert, ils ont créé le plus grand outil pour favoriser l'échange d'idées de l'histoire. En rendant l'Internet évolutif, ils ont laissé la possibilité à l'infrastructure d'être transformée sans limite. » La proposition est une tentative de «trouver des moyens pour protéger la future ouverture de l'Internet et d'encourager le déploiement rapide du haut débit, » ont-ils encore écrit.

Aucun arrangement commercial entre Google et Verizon

L'annonce publiée par Google et Verizon intervient après plusieurs jours de rumeurs et d'articles de presse selon lesquels les deux sociétés auraient conclu un accord sur la gestion du trafic de Google par Verizon. Selon Ivan Seidenberg, président et PDG de Verizon, « la proposition est un ensemble de recommandations à l'attention des décideurs politiques américains et des fournisseurs d'accès Internet. Elle ne permet pas de favoriser le trafic de Google sur l'Internet public, » a t-il déclaré, ajoutant qu' « il n'y avait eu aucun arrangement commercial entre les deux entreprises. » Eric Schmidt, président et PDG de Google a déclaré pour sa part que « les affirmations selon lesquelles l'accord entre Google et Verizon est un accord commercial sont fausses, inexactes et incorrectes. »

Public Knowledge et Free Press, deux groupes qui militent pour le droit numérique et tentent d'imposer des règles formelles pour la neutralité du net à la FCC, ont critiqué l'initiative de Google et de Verizon, estimant qu'elle ne va pas assez loin pour protéger un Internet ouvert. « L'accord conclu entre Verizon et Google sur la façon de gérer le trafic Internet n'est rien d'autre qu'un accord privé entre deux mastodontes, et ne devrait pas servir de modèle ou de base, à l'action du Congrès ou de la FCC, » a déclaré Gigi Sohn, la présidente de Public Knowledge. « Cette proposition est inapplicable et ne fait presque rien pour préserver un Internet ouvert », explique-t-elle dans un communiqué. Selon elle, ces dispositions permettrait aux fournisseurs de services Internet haut-débit sans fil « de verrouiller n'importe quelle application, contenu ou service, à partir du moment où ils en informent les utilisateurs. »