Selon l'entreprise française Inside Secure, sa solution VaultSecure « devrait aider à transformer le marché du commerce mobile », puisque les fabricants de téléphones, les opérateurs de réseaux mobiles et autres fournisseurs de services vont pouvoir partager le même élément sécurisé sur les terminaux. « Pour la première fois, ils vont pouvoir installer, personnaliser et administrer leurs propres applications de paiement, de contrôle d'accès, de transit et d'authentification ». L'élément sécurisé utilise un cryptage, un espace mémoire et un microprocesseur sur lesquels seront stockées diverses applications et données, y compris des informations de cartes de crédit et d'identité. Actuellement, le marché du NFC est de plus en plus fragmenté. Par exemple, aux États-Unis, Google, le consortium Isis et le tout nouveau Merchant Customer Exchange (MCX), avec qui se sont associés des enseignes comme Best Buy, Walmart, Target et 7-Eleven, veulent tous offrir leurs solutions de paiement mobille via NFC. « Sur SecureVault, toutes ces offres pourraient coexister, elles seraient indépendantes les unes des autres et auraient chacune accès à leurs propres données », a expliqué Bernard Vian, vice-président exécutif d'Inside Secure, chargé des solutions de paiement. « Inside Secure a l'intention de vendre sa solution VaultSecure à tous les fabricants de téléphones, qui de leur côté devront supporter les différentes normes NFC. »

Une puce et un bloc mémoire pour traiter les transactions

VaultSecure comprend également une technologie du nom de Secure Memory Swap. « Celle-ci permet de crypter et de stocker en toute sécurité, sur la mémoire du smartphone cette fois, des applications utilisées moins fréquemment, plutôt que de remplir l'espace de stockage sécurisé spécifique, plus cher », comme l'a expliqué Inside Secure. En cas de besoin, sur la base de différents facteurs dont la localisation ou l'heure, les applications peuvent être transférées dans la mémoire de l'élément sécurisé. « Par exemple, si vous allez de New York à Paris, l'application MTA installée sur votre smartphone, qui sert à payer son ticket dans les transports new-yorkais, pourrait être automatiquement remplacée par l'application du métro de Paris. Ou encore, l'application qui sert de clef d'accès à son bureau pourrait être mise en veille et échangée par quelque chose d'autre pendant le week-end et les jours fériés », a ajouté Inside Secure.

« Disposer de la technologie est une chose, mais faire coexister plusieurs portefeuilles et applications mobiles sur un même dispositif est plus une question de politique qu'autre chose », a estimé pour sa part Nick Holland, analyste principal chez Yankee Group. Aujourd'hui, le secteur des paiements mobiles mène une bataille difficile. Les acteurs ont du mal à sensibiliser les consommateurs et leur taux de pénétration auprès des commerces de détail reste faible. « Récemment, à New York, un responsable d'Isis a estimé que 85% des  terminaux de paiement installés chez les commerçants seront compatibles NFC d'ici 2016 ou 2017... Le marché n'attendra pas aussi longtemps, et, franchement, je serais surpris que leurs investisseurs soient aussi patients », a déclaré Nick Holland.