Après Cray l'année dernière , c'est au tour de Silicon Graphics International (SGI) de proposer un supercalculateur de bureau, l'Octane III, exploitant ses technologies de cluster. Bien connue pour ses serveurs et ses stations de travail haut de gamme, SGI qui a été racheté en mai dernier par Rackable Systems, ne vend pas encore son Octane III à la Fnac, mais ce jour n'est sans doute plus très loin. Depuis dix ans, les principaux composants du HPC (high performance computing) se sont standardisés et les systèmes deviennent de plus en plus faciles à utiliser et à administrer. En version de base (à partir de 5450 € HT), ce premier "super ordinateur personnel" est livré avec un processeur quadri-coeurs Intel Xeon 5500 (Nehalem) épaulé par 80 Go de mémoire vive. L'entreprise précise que plusieurs configurations sont bien sûr possibles avec des cartes graphiques Nvidia pour faire office de super station de travail ou avec des processeurs de faible puissance, les Atom double coeurs d'Intel en l'occurrence. SGI explique que cette dernière configuration répond à des demandes bien précises : le développement applicatif et les tests de code. A l'autre extrémité de la gamme, la société propose un système avec une carte mère qui intégre pas moins de 10 duals sockets pour accueillir jusqu'à 20 processeurs quadri-coeurs Xeon L5520 (soit un total de 80 coeurs !) avec 240 à 960 Go de mémoire vive (jusqu'à 96 Go par noeud). Un super calculateur facturé ici au prix fort : 36 100 € HT. Au chapitre des performances, cet Octane III plafonne à 726 Mégaflops (opérations par seconde en virgule flottante) ce qui ne le glisse même pas dans le top 500 des machines les plus puissantes du monde. "Mais ce n'est pas la mission de cette machine" nuance SGI, "nous avons préféré mettre l'accent sur la facilité d'utilisation". Steve Conway, analyste chez IDC, explique que "ce super PC SGI s'attaque à un marché mondial estimé à 2 milliards de dollars. Il s'agit plus précisément du segment HPC de bureau, soit des systèmes de calcul qui coûtent moins de 100 000 $. Ce marché devrait même atteindre 2,7 milliards de dollars d'ici à 2013. Soit une croissance de près de 6% par an, ce qui représente un bon chiffre étant donné l'effondrement des ventes de serveurs cette année. D'autres grands fournisseurs ont déjà présenté des produits qui entrent dans cette catégorie. Nvidia a ainsi dévoilé l'automne dernier son Tesla Personal Supercomputer disponible à partir de 6800 €. Ce dernier exploite les cartes graphiques maison pour fournir une capacité de calcul de 4 Teraflops. Ce marché des HPC de bureau est essentiellement composé de clients qui n'ont généralement pas d'expérience dans le domaine des supercalculateurs. "Voilà pourquoi la mise en service et l'utilisation doivent être le plus facile possible" précise Steve Conway. Et sur ce dernier point, SGI a de bons antécédents pour la production de systèmes "plug and play". Steve Conway s'interroge toutefois sur l'étiquette 'supercalculateur personnel' du système de SGI. Si certains utilisateurs l'utiliseront bien en tant que tel, il pourrait également faire office de serveur pour un groupe de travail. SGI propose d'ailleurs son produit préconfiguré avec Windows Server, Windows HPC Server 2008, Red Hat Enterprise Linux et Suse Linux Enterprise Server. Dernière attention pour l'utilisateur, le constructeur livre une liste de 50 applications compatibles HPC utilisées dans le génie civil, les sciences de la vie, l'exploration pétrolière et d'autres usages. Au client ensuite de choisir et d'installer ses logiciels.