Fini. Les voyageurs français désireux de visiter les Etats-unis n'auront plus à se munir d'un visa pour pénétrer sur le territoire américain. Depuis le 13 avril, les ressortissants de l'Hexagone peuvent en effet se faire délivrer un passeport électronique. Dans un premier temps réservé aux habitants de Hauts-de-Seine, le nouveau document sera progressivement disponible dans l'ensemble du pays. A la fin du mois de juin, toutes les préfectures le délivreront. Initialement prévu pour être distribué en octobre 2005, le passeport électronique a accusé un retard dû à un contentieux entre le ministère de l'Intérieur et l'imprimerie nationale. Après bien des atermoiements, c'est bien cette dernière qui est chargée de la fabrication du document officiel et qui devrait en livrer deux millions d'ici la fin de l'année. En apparence, rien ne change sur le nouveau passeport. En apparence seulement, car à l'intérieur de la couverture se loge une puce RFID. Mise au point par Axalto, celle-ci contient l'ensemble des données d'état civil écrites sur la première page du livret. Elle renferme également une version numérique de la photo d'identité apposée sur le papier, un ajout donnant ses lettres de biométrie au passeport, une première pour un document administratif français. L'ensemble se veut inviolable, ou du moins hautement sécurisé par le système Axseal assurant un cryptage des données sur 112 bits. Pensé et conçu pour minimiser les risques de contrefaçon, le passeport électronique s'entoure de davantage de précautions, au-delà même des technologies utilisées. Ainsi, le ressortissant désireux de se voir délivrer le document de circulation, ne doit plus seulement présenter une pièce d'identité mais une copie intégrale de son acte de naissance, y compris pour un renouvellement. Les mineurs ne pourront plus figurer sur le passeport de leurs parents et devront désormais disposer de leur propre document. En rendant disponible le passeport électronique, la France rejoint les rares pays à disposer d'un tel document. Elle précède les exigences européennes, un règlement communautaire enjoignant les Etats membres à les fournir à leurs citoyens à compter du 28 août 2006. Surtout, Paris satisfait Washington. Les Etats-Unis ne laissaient en effet plus pénétrer sur leur territoire les visiteurs étrangers démunis d'un document biométrique.