Le groupe Sanef est spécialisé dans la gestion de concessions autoroutières. Parmi les services qu'il vend, il a mis en place un système de télépéage pour automobiles baptisé le Pass Liber-T en 2001. « Mais le métier de vendre en B2C un service sur un modèle très proche, par exemple, d'un opérateur télécom, n'a pas grand chose à voir avec la gestion de concessions autoroutières » constate Frédéric Charlier, responsable informatique de Bip&Go (en photo). En mai 2012, Sanef a donc filialisé son activité en créant Bip&Go avec comme objectif de faciliter son développement commercial, en particulier via la vente en ligne.

Le coeur de système d'information n'a pas changé pour autant alors que les processus de la vente en ligne sont très différents de la vente classique en agence ou par correspondance. Frédéric Charlier se souvient : « nous offrions la possibilité, sur notre site web, de télécharger un formulaire à imprimer et à nous renvoyer par la poste mais cette solution ne nous convenait pas. »

Le cloud pour aller vite

La gestion de la vente en ligne a donc nécessité la mise en place d'un module dédié dont les traitements sont ensuite, bien entendu, rebasculés dans le système d'information principal. Pour mettre en oeuvre rapidement le nouveau canal de vente, Bip&Go a décidé de réutiliser le système développé pour la filiale homologue en Grande Bretagne qui avait donné entière satisfaction puis de l'adapter. En l'occurrence, il s'agissait d'un développement réalisé sous le PGI Ppen Source ERP5 de Nexedi avec des délais très courts et un budget limité. Le fait que le produit soit open-source a facilité la récupération.

Pour gagner du temps et garantir un essor économique rapide de Bip&Go sur le web, qui restait malgré tout expérimental au départ, il a été décidé d'utiliser une infrastructure en mode cloud fournie par Nexedi. Le projet a ainsi été mené en quatre mois. L'ERP5 en mode PaaS de Nexedi emploie l'orchestration SlapOS et un hébergement chez OVH. « La maîtrise d'oeuvre est totalement assurée par Nexedi, Bip&Go se contente de lui envoyer ses requêtes fonctionnelles et d'utiliser une console d'administration » spécifie Frédéric Charlier.

Directement SEPA avec signature électronique

Ce choix permet à Bip&Go de disposer d'un processus de vente en ligne très rapide puisque le badge peut être envoyé dès la conclusion de l'interaction avec l'internaute, avec une forte automatisation. En mai 2012, la vente en ligne de Liber-T a été mise en place avec du SEPA Direct Debit (et pas du prélèvement carte bancaire) et la signature électronique du contrat en ligne. A l'époque, les deux étaient peu courants, surtout ensemble.

L'espace abonné sur le site web est commun quelque soit le canal de vente du badge : en boutique, en ligne... Par contre, le back office va, lui, être différent selon ce canal. Frédéric Charlier justifie ce choix : « nous n'avons pas d'intérêt économique à réunifier les deux systèmes car cela ne nous amènerait aucun chiffre d'affaires supplémentaire mais entraînerait un coût d'adaptation. » Une approche multi-canal, vu ce qui est vendu, n'aurait d'ailleurs aucun intérêt concret pour les clients.

Le modèle de coût du projet comprend le paiement du développement (en tout, environ 350 000 euros), les frais d'exploitation (environ 70 000 euros par an) et les tickets de maintenance/assistance. En un an, Bip&Go a réalisé 120 000 ventes en ligne pour un total de 130 000 badges. « Le web est devenu notre principal canal de vente » se réjouit Frédéric Charlier.