Le relais des évènements de campagne semble lui aussi avoir été un impératif pour tous les candidats. Web radio pour François Hollande, magazine vidéo pour Jean Luc Mélenchon et même timeline multi formats pour François Bayrou, la communication des évènements a été l'un des points chauds de cette campagne qui n'a décidément pas à rougir de son homologue américaine.

 Variant de 100 000 euros pour le budget le plus faible* (Jean Luc Mélenchon) à 2 millions d'euros pour les plus élevés (François Hollande et Nicolas Sarkoz ), les budgets de campagne Internet ont considérablement augmenté par rapport à 2007.
Alors que les petits partis semblent investir dans sur la toile pour donner une meilleure visibilité à leurs idées et à leurs programmes, les plus gros candidats, eux, cherchent à mobiliser et à stimuler l'activité des sympathisants et des militants afin de créer un véritable sentiment d'appartenance à une communauté.

10 ans plus tard

Alors qu'en 2002 le web n'était encore utilisé que comme un simple moyen de relais de l'information descendante ; en 2007, celui-ci a entamé sa mutation en exploitant les premiers usages 2.0, notamment lors de la campagne de Ségolène Royal qui avait alors introduit une dimension participative jusque-là inexistante et reprise à l'heure actuelle par tous les candidats. De son côté, Nicolas Sarkozy s'était appuyé sur une plateforme communautaire afin de fédérer son réseau de supporters et avait utilisé massivement la vidéo et les blogueurs afin de relayer ses propositions sur la toile.

En 2012, le web semble enfin s'être complètement intégré dans les dispositifs de campagne, et la bataille y est aussi rude que sur le terrain. Internet n'est plus un outil « en plus » de la campagne, mais bel et bien une arme de communication massive, une articulation entre les partis et les militants présents sur le terrain. On retiendra notamment l'organisation depuis le web de la campagne de porte-à-porte effectuée durant la campagne de François Hollande ou le Google Agenda de Jean Luc Mélenchon.

Pari réussi pour les personnalités politiques françaises qui ont donc su tirer le meilleur de toutes les possibilités offertes par le net.

*  les budgets numériques de Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, Jacques Cheminade et Nicolas Dupont-Aignan n'ont pas été communiqués lors de l'enquête