La rumeur était fondée, Sopra et Steria ont bien un projet de rapprochement. Hier à l'annonce de la suspension des cours de bourse des deux SSII, les analystes attendaient le communiqué officialisant cette réunion. C'est chose faite : les deux protagonistes ont officialisé leur projet d'union et ont donné quelques détails sur la méthode et les bénéfices attendus.

Pour la partie purement financière, Sopra va lancer une OPE (offre publique d'échange) amical sur la totalité des actions de Steria, sur la base d'une action Sopra pour 4 actions Steria. Cela représente une prime de 40% sur le dernier cours de Steria annonce un communiqué. Le projet de rapprochement a été accepté par les instances de deux SSII.

Gouvernance équilibrée et synergies attendues

Pour la partie gouvernance, Pierre Pasquier (PDG de Sopra) prendra la présidence du Conseil d'administration et François Enaud (PDG de Steria) prendra la charge de la direction générale du nouvel ensemble. Cet accord au sein du comité exécutif « a été simple, car elle respecte les dimensions métiers et un rapprochement entre égaux » a expliqué Pierre Pasquier dans une conférence téléphonique. Les deux dirigeants vont s'assurer de la bonne intégration des deux sociétés, « cela devrait prendre entre 18 mois et 2 ans », souligne Pierre Pasquier. Le nom actuel de la nouvelle société sera Sopra-Steria Groupe, mais les responsables évoquent une possibilité de renommage d'ici 1 an.

Ce mariage va donner naissance à un acteur de poids dans le paysage des SSII. Le chiffre d'affaires combiné est de 3,1 milliards d'euros et le groupe comprend 35 000 collaborateurs dans 24 pays. Sopra-Steria Groupe va devenir la troisième SSII en France derrière IBM et Capgemini, mais devant Atos. La complémentarité des deux sociétés est forte. D'un côté, Sopra se distingue sur la gestion applicative et les solutions à destination de la banque, des ressources humaines ou de l'immobilier. Steria apporte son expertise dans la gestion des infrastructures informatiques et sa présence régionale en Asie et au Royaume-Uni. L'ambition du groupe est de créer des synergies à hauteur de 62 millions d'euros par an à partir de 2017 et de dépasser 4 milliards d'euros de chiffre d'affaire, avec une marge opérationnelle proche de 10%.