En direct de San Francisco - Comment savoir ce qui se passe sur ses serveurs web ? Pour beaucoup d'entreprises, c'est aujourd'hui la principale vitrine de la société, ouverte à tous à n'importe quelle heure de la journée dans le monde. Pour superviser l'activité en ligne, les développeurs ont commencé par écrire des scripts qui réalisent des tests de ping sur quelques pages, pour envoyer un message texte si quelque chose n'allait pas. Après cela, des entreprises ont commencé à vendre des outils de surveillance qu'il fallait installer dans son datacenter. Mais avec la révolution du cloud, ces outils sont aujourd'hui disponibles en ligne. Metrics de Librato fournit par exemple un service de surveillance qui permet aux utilisateurs de collecter, stocker et visualiser des mesures en quelques minutes. Les services de la société sont conçus de telle sorte que les utilisateurs peuvent tirer parti de la solution avec tout type de mesures. Il est en effet possible de voir un site web du coté infrastructure et activités commerciales (jeux en ligne, campagnes publicitaires et marketing...). Les utilisateurs peuvent établir une corrélation entre les données qui sont importantes pour leur entreprise, indépendamment de leur origine. 

Pour ce faire, Librato fournit une paire d'outils automatisés. Baptisé Metrics, le premier aspire les données de la stack serveur pour constituer une base de données en ligne et transformer les informations récoltées en graphiques dans un tableau de bord. Appelé Silverline, le second est une sorte de bac à sable qui limite la quantité de données analysées. Aucun agent n'est utilisé pour faire ce travail, Librato fournit une API. Des collectionneurs rassemblent les informations et les envoient à un serveur hébergé dans une plate-forme cloud avant de les présenter sous la forme d'un tableau de bord en ligne. Les administrateurs obtiennent ainsi des données sur ce qui se passe sur leurs serveurs web et peuvent détecter les anomalies éventuelles, nous a expliqué Fred van den Bosch, CEO et cofondateur de Librato. L'outil Metrics rassemble les informations dans un paquet JSON avant de les envoyer à la plate-forme de visualisation. L'interface de Metrics est simple et fonctionnelle. Il y a quelques boutons et quelques options. Une grande partie de la complexité est dissimulée aux utilisateurs qui bénéficient de deux types de données : jauges et compteurs.

Gérer plus finement les ressources attribuées aux applications 

L'autre moitié de Librato, Silverline, peut descendre au niveau des systèmes d'exploitation des serveurs pour surveiller les applications. Silverline peut ainsi envoyer des informations sur la charge CPU, la bande passante utilisée sur le réseau ou l'activité des disques durs. Mais Silverline peut aller plus loin et se faufiler dans les algorithmes d'ordonnancement de contrôle du serveur. Une fois qu'une application est placée dans un « conteneur » Silverline, il est possible de limiter les ressources qu'elle peut consommer, un processus que Librato appelle « la virtualisation des charges de travail ». Des tâches de fond telles que la défragmentation des disques durs peuvent être mieux planifiées alors que des opérations gourmandes en ressource telles que la conversion des photos ou des vidéos peuvent également être limitées afin que cela ne ralentisse pas les machines à certains moments de l'année. Il est ainsi plus facile de contrôler les pics au niveau du système d'exploitation. Fondé en 2002 sous le nom d'Evergrid, Librato a changé de nom en mai 2011. La société qui est toujours basée à San Francisco, en Californie, emploie aujourd'hui une quinzaine de personnes. Parmi ses clients, on peut citer Wooga ou Wonder Kinder en Allemagne. Les principaux concurrents de la société sont aujourd'hui Boundary, Circonus et StackDriver.