« Marchands de viande ». Cette appellation féroce colle depuis de longues années à la peau des SSII qui peinent à se défaire de cette image peu reluisante. Soucieuse de revaloriser le secteur, la fédération Syntec Numérique a décidé de confier une mission sensible au directeur général de Steria France, Olivier Vallet : celle de rénover l'image des sociétés des services informatiques : «Cette initiative a été lancée début janvier, suite à une réflexion menée par le conseil d'administration de Syntec Numérique, qui a considéré que l'image de nos métiers n'était plus en phase avec la réalité d'aujourd'hui », indique le dirigeant de la filiale française de  Steria, également président du collège SSII chez Syntec Numérique. «Or, les SSII font  partie des entreprises qui se sont le plus renouvelées. La fonction s'est transformée et l'image que ces sociétés véhiculaient il y a une vingtaine d'années n'a plus rien à voir avec la réalité du marché ». Pour Olivier Vallet, le secteur ne manque pourtant pas d'attraits. Les entreprises de nombreux secteurs font appel aux SSII pour lancer d'ambitieux projets informatiques nationaux et internationaux. Le niveau des salaires y est également correct. Mais elles restent victimes d'une image peu flatteuse.

Communiquer dans les écoles et auprès des pouvoirs publics

L'un des axes de la mission pilotée par Olivier Vallet consistera donc à renforcer l'attractivité de la filière auprès des pouvoirs publics et également des jeunes  « Nous avons constitué un groupe de travail chez Syntec Numérique qui représente l'ensemble des SSII françaises, dont les quatre grandes du secteur,  à savoir Atos Origin, Capgemini, Sopra et Steria », précise Olivier Vallet. « Nous réfléchissons actuellement à la façon dont on va s'y prendre pour expliquer de façon simple en quoi consiste notre métier. Plutôt que d'utiliser un jargon technique, nous incitons les SSII à mettre l'accent sur la valeur ajoutée des projets. Nous pensons également au changement de l'appellation « SSII », un terme à la connotation un peu barbare. Enfin nous souhaitons démystifier tout ce qui se rapporte à l'offshore, qui a pu décourager certains jeunes ingénieurs, alors que nous continuons à beaucoup recruter en France. Pourtant,  la valeur ajoutée des projets reste proche des entreprises clientes et cela peut constituer de réelles opportunités de carrière à l'international. »  

Inciter l'Etat à investir dans le numérique

Pour promouvoir les métiers des SSII auprès des jeunes et adapter les formations pour préparer les futurs ingénieurs aux évolutions de la fonction, chaque SSII appartenant à la mission de Syntec Numérique sera présente dans les écoles  regroupées au sein de Pascaline. Cette association, qui a été fondée par la fédération professionnelle, regroupe une soixantaine d'établissements de l'enseignement supérieur. Un plan de communication sera également lancé auprès des pouvoirs publics. « L'Etat doit impérativement investir dans le numérique, pas uniquement dans les infrastructures mais aussi sur le contenu », insiste Olivier Vallet. La France est très en retard sur les technologies du numérique, alors qu'elles pourraient contribuer à la croissance économique ». Pour l'heure, le projet initié par Syntec Numérique et piloté par Olivier Vallet n'en est qu'au stade de la réflexion. Le plan de communication devrait démarrer d'ici quelques mois, aux alentours de l'été prochain.

Illlustration: Olivier Vallet, directeur général de Steria France et président du collège SSII à Syntec Numérique