Didier Barathon : Vous le rappelez souvent, le Syntec Numérique est un syndicat professionnel et pas une association, ce qui vous donne un rôle dans les négociations sociales, quel est votre 1er bilan sur ce sujet ?

Guy Mamou-Mani : Nous sommes membre de la Fédération Syntec, ce qui nous donne effectivement un rôle dans les négociations. Syntec Numérique représente d'ailleurs la moitié des effectifs de la Fédération Syntec. Ce sujet me tient à coeur et nous allons passer à un dialogue social plus actif que dans le passé. J'ai rencontré la majorité des syndicats. Un accord sur les minima sociaux a été signé au mois de juin dernier, ça n'avait plus été le cas depuis deux ans.

Au-delà de la négociation, j'ai souvent dit aux représentants syndicaux, que l'enjeu dépasse  leur entreprise. Il n'y aura pas de développement social dans nos métiers sans croissance et pas de croissance si nos entreprises ne sont pas mieux reconnues. Nous pensons qu'une augmentation des salaires est légitime, mais pour l'obtenir, il faut augmenter les prix qui nous sont imposés, et pour cela  revoir l'image de notre profession, nous devons avoir nos salariés à nos cotés.

Une organisation, le Munci, menace de dresser la liste noire des SSII qui auraient les plus mauvais comportements, comment allez-vous réagir?

Je suis dans ce métier depuis 25 ans, j'en connais toutes les facettes. L'image de la SSII agence d'intérim a vingt ans de retard. C'est dépassé ! Et le Munci doit vraiment changer sa vision de la profession. Mais comme nous ne nous connaissons pas, j'ai invité Régis Granarolo son président a nous rencontrer, il vient cette semaine.

J'ai eu affaire à une autre intervention, sur mon blog (guymamoumani.fr), avec une personne dont le « pseudo » est « viande à louer » qui vient m'expliquer que nous sommes « des marchands de viande ». C'est tout le contraire. Les SSII font partie des entreprises qui se sont le plus renouvelées, le plus remises en cause, nous nous battons depuis des années, loin des visions inacceptables qui sont encore véhiculées sur nos entreprises et nos métiers.  Je lui ai d'ailleurs demandé de changer son « pseudo ».

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Crédit photo : D.R.