En direct de San Francisco - L’augmentation de l’usage des containers dans les entreprises dans des environnements clouds privés ou publics exige de nouveaux outils de supervision pour disposer d’une visibilité complète de l’activité des microservices et des liens entre les applications encapsulées. C’est en effet une chose d'utiliser des conteneurs, mais il est primordial de savoir combien sont en activité et avec quelles applications et quelles interactions entre elles. C’est pour répondre à toutes ces questions que Loris Degioanni, un ingénieur italien passé par Polytechnique Turin et installé depuis une dizaine d’années en Californie, a fondé Sysdig en 2013. La start-up propose en effet une très intéressante solution de supervision de la performance pour les containers et microservices. L'outil open source de Sysdig doit beaucoup aux travaux réalisées par Loris Degionni au sein de l'équipe WireShark, un impressionnant outil d’analyse réseau open source.

Sysdig Cloud arrive dans un container pour monitorer tous les autres.

Placé dans un container sur site ou déployée sur un cloud public, l’outil de Sysdig collecte toutes les informations provenant des autres containers sans oublier de monitorer les infrastructures sous-jacentes, et, ce, sans déployer d’agents. La jeune pousse fournit des informations telles que l’état du container, les connexions réseau, la plupart des fichiers d'entrée / sortie, un historique des commandes exécutées et la descriptions des applications et services en cours d'exécution. L’outil est accessible via une interface de commandes en ligne ou un tableau de bord de base, avec des options pour une version payante sophistiquée. Les données collectées sont en outre corrélées pour être présentées dans le dit tableau de bord.

Un outil pour les administrateurs et les métiers 

L’interface de visualisation dynamique de Sysdig est particulièrement impressionnante. Elle est capable de projeter la topographie complète du réseau et des containers en service avec une visibilité de bout en bout et une interaction en temps-réel. Si l’outil se destine avant tout aux administrateurs systèmes, il peut également apporter des informations aux développeurs et aux équipes métiers désirant analyser les performances de leurs applications. L’intégralité des applications distribuées et des liens entre les containers sont monitorés pour pointer des dysfonctionnements ou comprendre les problèmes de performances. « Il suffit parfois d’un service supplémentaire pour compromettre un équilibre savamment bâti », nous a indiqué Loris Degionni. Mais sans analyse précise des processus et des interactions entre les applications containerisées, il est très difficile de débloquer les nœuds.

Apurva Davé, vice-président en charge du marketing de Sysdig, nous a indiqué - sans donner de noms - que certaines grandes entreprises, notamment dans le Top 500 comme un fournisseur d'équipements télécoms, une société internationale de biotechnologie, un organisme gouvernemental et un des grands médias (NBC), utilisent déjà la solution de Sysdig. Les références anonymes sont loin d’être suffisantes, mais toutes les études récentes aux États-Unis (voir Cluster HQ) soulignent un appétit croissant pour les containers et donc les solutions permettant de gérer au mieux les déploiements en nombre. D’autres start-ups comme DataDog, SignalFX ou encore ClusterHQ prospèrent également sur ce marché. Signalons pour finir que la plate-forme de surveillance de Sysdig est un projet open source disponible gratuitement en téléchargement à partir de GitHub. Tandis que la version avec support nommée Sysdig Cloud est commercialisée au tarif de 20 $ par mois et par serveur supervisé, avec l’hébergement complet des données dans le cloud par Sysdig. Une version sur site est également disponible à un prix non communiqué par la start-up.