« Le & de R&D » martèle le slogan lisible sur les affiches placardées dans le campus Microsoft à Redmond, lieu historique qui héberge le plus important centre de recherche de l'éditeur, et lieu incontournable pour recevoir pareille manifestation. Le TechFest symbolise ainsi la réunion annuelle qui doit rapprocher les chercheurs de la société, des groupes de travail élaborant les produits de la marque au sein des centres de recherche. « Son but premier est le transfert des technologies », assène Richard Rachid, vice-président de Microsoft Research. Soit, assurer la transition entre projet de recherche et son développement en production au sein des gammes de produits Microsoft. C'est dire l'enjeu que cela représente pour les chercheurs : « s'insérer dans un futur Office, Vista ou au sein d'un service Live ». De l'expérimental au concret Classés selon six thématiques (recherche, interaction et collaboration ; hardware, périphériques et solutions mobiles ; logiciel, théorie et sécurité ; systèmes, réseaux et base de données ; interface, graphiques et media, et enfin marchés émergents), 24 stands présentent, dans une ambiance très universitaire, des prototypes éclectiques de services, d'applications et d'interfaces innovantes. Le projet World Wide Telescope, un projet démarré par Jim Gray - actuellement porté disparu en mer - , transforme n'importe quel PC en un téléscope ultra-perfectionné, mêlant un contenu multimédia à une gigantesque base d'images haute définition de l'espace. Boku, de son côté, vise à simplifier l'apprentissage de la programmation auprès de jeunes enfants. Et ce, sous forme de jeu en 3D sur Xbox. L'enfants ne tape pas des lignes de codes, mais manipule des objets, lui attribuant des actions et des comportements. Boku doit exposer l'esprit de la programmation, tant ses mécanismes que ses aléas, confie Matthew MacLaurin son créateur. Plus concret, le projet Asirra qui consiste, selon son auteur, « à sécuriser des services en ligne avec des petits chats ». Il doit concrètement fournir une alternative au système de sécurité CAPTCHA -le système demande à l'utilisateur de prouver qu'il n'est pas un robot mais bien une personne lorsqu'il s'enregistre à un service en ligne - en classant des images de chats. WiFi Ads promet de son côté la diffusion de contenu publicitaire personnalisé en temps réel par le réseau WiFi sur toute solution mobile, en se basant sur le principe du RFID, mais en utilisant la norme WiFi. Plus orienté développement, le projet PEX doit, selon lui, faciliter les tests unitaires en programmation dans Visual Studio. Il s'agit d'une série de bibliothèques qui explorent le code et vérifient les conditions ainsi que les paramètres passés dans les lignes de code ; Yogi, projet issu du centre de recherche basé en Inde, est un algorithme qui analyse les binaires afin d'en déceler les bogues. Son but : garantir la sécurité des développements. De sources proches du projet, Yogi aurait trouvé sa place dans un environnement Microsoft. Enfin, plus expérimental, le projet PlayTogether, qui à travers l'utilisation de vidéo, virtualise et surtout rend interactif un environnement distant. Par exemple, voir les pièces de son partenaire d'échec se déplacer. Reste à savoir si, un jour, le projet gagnera son passeport pour un groupe de travail du centre de recherche. « L'une de nos principales tâches est de repérer puis de hiérachiser les projets de chercheurs » nous expliquaient les directeurs de cinq centres de recherches Microsoft (Redmond, Silicon Valley, Cambridge, Asie et Inde), à l'occasion d'une conférence de presse. « Pour certains, les étapes depuis la conceptualisation jusqu'à la commercialisation peuvent être rapides. C'est notamment le cas de Live.com. Pour d'autres plus expérimentaux, cela peut s'avérer plus long. »