Considéré par François Fillon, le chef du gouvernement français, comme un «enjeu industriel majeur », le déploiement des réseaux à très haut débit bénéficie d'une enveloppe de 2 milliards d'euros dans le cadre du grand emprunt.  La phase de lancement opérationnel du programme national « très haut débit » a été engagé hier mercredi 4 août, conjointement par Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'aménagement du territoire, Christian Estrosi, ministre chargé de l'Industrie, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique, et René Ricol, commissaire général à l'Investissement.

Dans un premier temps, un appel à projets pilotes va permettre de sélectionner cinq projets associant collectivités et fournisseurs d'accès à Internet. Ces projets pilotes plancheront sur le déploiement, à titre expérimental, de réseaux en dehors des zones très denses. Une subvention de 500.000 euros par projet est prévue par l'Etat. Les candidats ont jusqu'au 5 octobre 2010 pour remettre leur dossier. « Le retour d'expérience de ces expérimentations permettra de préparer le lancement du programme national « très haut débit » à l'échelon national », indique un communiqué.

Dans un second temps, un appel à manifestations d'intentions d'investissement invitera les opérateurs et collectivités locales à faire connaître, avant le 31 janvier 2011, leurs intentions d'investissement dans les réseaux à très haut débit. Il permettra d'établir la première cartographie prévisionnelle du très haut débit à l'horizon 2015. L'Etat pourra ainsi concentrer les futurs investissements publics sur les zones les moins rentables du territoire.

Le très haut débit peine toujours à décoller

A terme, l'objectif de ce programme est de couvrir 100% de la population en très haut débit à l'horizon 2025. Malgré l'arrivée des offres dans les grandes agglomérations, le très haut débit peine à décoller en France. Selon les derniers chiffres publiés par l'Arcep, le régulateur des télécoms, seuls 330.000 lignes Internet fixes bénéficiaient du très haut débit au premier trimestre 2010, sur un peu plus de 20 millions d'abonnements à Internet.

75.000 de ces abonnements très haut débit sont des abonnements en fibre optique jusqu'aux abonnés ou jusqu'aux immeubles (FFTH ou FFTB), tandis que 255.000 sont des accès en fibre avec terminaison en câble coaxial. Au 31 mars 2010, le nombre de logements se situant dans des immeubles éligibles aux offres très haut débit s'élevait à 860.000.