L'Unesco et l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) soutiennent la publication d'une série de guides pour les petits entrepreneurs des pays pauvres aux métiers du recyclage des déchets informatiques. Le premier opus, qui vient de paraître, décrit en quelques dizaines de pages les "principes directeurs" pour commencer une activité. Très théorique, pour ne pas dire scolaire, il fait une synthèse en quelques dizaines de pages de l'entreprise idéale de recyclage. Le deuxième guide, dont la parution est prévue d'ici la mi-2009 abordera le volet opérationnel. Avec un budget de 60 000€, le guide vise à former des dirigeants d'entreprises qui devront surtout s'attacher au démantèlement des équipements. Le recyclage complet des déchets TIC réclame en effet un investissement de plusieurs centaines de milliers d'euros qui doit, lui-même, s'insérer dans un tissu industriel et technique totalement inexistant pour l'instant en Afrique. Ce paradoxe est apparemment surmonté sans hésitation par l'Unesco, l'Ademe, et HP, qui appose aussi son logo sur l'ouvrage. Non seulement aucune filière légale n'existe en Afrique, mais comme l'a montré Greenpeace dans une enquête édifiante, les déchets occidentaux finissent là-bas dans des décharges où ils sont démantelés par des enfants avant de venir polluer le sol avec des substances toxiques. 1600 exemplaires du guide seront imprimés... Le premier guide, réalisé par la toute nouvelle société de conseil TIC Ethic, est consultable en anglais sur son site. Une traduction en français est en cours. Il est aussi prévu de diffuser gratuitement 1600 exemplaires de ces deux versions sous forme imprimée. C'est peu à l'échelle d'un continent comme l'Afrique. Il revient à la version en ligne de pallier cette faiblesse. Une version PDF est aussi prévue. Toutefois, n'est-il pas prématuré de donner un cours de management à de futurs entrepreneurs du recyclage dans une région où tout manque encore pour instaurer des filières dignes de ce nom ? "Il faut bien commencer par quelque chose" explique Alain Geldron, chef du Département Organisation des Filières et Recyclage à l'Ademe.