Parmi les 300 professionnels de l'informatique interrogés par le réseau de professionnels IT Spiceworks, au sein de petites, moyennes et grandes entreprises, une majorité a déclaré qu’ils attendraient au moins un an après la sortie de Windows Server 2016 avant de déployer la prochaine version de l’OS serveur de Microsoft. Certains envisagent même de ne pas migrer. 40 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles attendraient entre un an et trois ans avant d’utiliser Windows Server 2016, et 23 % d’entre elles ont déclaré qu’elles ne prévoyaient pas de faire la mise à jour. Cependant, même si les données de cette enquête sont fiables, l'adoption du logiciel au cours de la première année qui suivra sa sortie devrait être plus conséquente que celle constatée avec Windows Server 2012. Un an après sa sortie, seulement 12 % des entreprises l’avaient adopté. Cette fois, 17 % des répondants ont déclaré qu'ils prévoyaient de déployer Windows Server 2016 dès la première année.

2/3 n’investiront pas plus de 10 000 $ pour migrer

Selon Peter Tsai, un analyste de Spiceworks, les raisons de l'adoption ou de la non-adoption sont diverses. Il y a ceux qui ne veulent pas essuyer les plâtres et préfèrent attendre que les premiers problèmes soient résolus. « Une autre raison, c’est que les départements informatiques ont parfois des applications qui ne sont pas compatibles avec le dernier système d'exploitation », a-t-il expliqué. « Ou encore, ils ont pour habitude de patienter six mois, un an, ou deux ans, avant d'adopter une nouvelle technologie, le temps que tous les bogues initiaux soient corrigés ». Par ailleurs, les entreprises n’ont pas l’intention de réserver une grosse ligne de crédit à l’adoption de Windows Server 2016. Un peu plus des deux tiers des personnes interrogées ont déclaré qu'elles ne dépenseraient pas plus de 10 000 dollars en matériel et en logiciel pour passer au nouvel OS. Autant dire une goutte d’eau sur le budget global. D’après le rapport sur l'état de l’IT 2016 publié par Spiceworks, l’an prochain, les entreprises prévoient de dépenser 200 000 dollars en moyenne en hardware et en software.

Pas de hâte sur les capacités de conteneurisation

Autre constatation intéressante : les responsables informatiques n’ont pas forcément hâte d’utiliser les capacités de conteneurisation de Windows Server 2016, mises en avant par Microsoft. Même si le logiciel serveur comporte des outils natifs pour travailler avec deux types de conteneurs différents, les professionnels IT interrogés ont déclaré qu’ils voulaient surtout profiter des améliorations apportées à Hyper-V et à PowerShell. Selon Peter Tsai, « l'adoption des conteneurs progresse fortement, mais les petites entreprises attendent toujours que ces solutions soient validées sur le terrain ». « Certaines technologies très récentes, comme celles des conteneurs, intéressent surtout les très grosses entreprises, les gestionnaires de gros datacenters ou les fournisseurs de cloud qui offrent de nombreux services utilisés notamment par les petites entreprises », a déclaré l’analyste de Spiceworks. « Mais pour un service informatique qui gère une douzaine de serveurs ou moins, les conteneurs ne présentent pas d’intérêt particulier. Les petites entreprises préfèrent attendre de voir si la technologie est fiable et si tous les bugs ont été corrigés avant de l'adopter ».

Cela ne veut pas dire pour autant que les chances de succès de Windows Server 2016 sont compromises. D’autant que, les services informatiques seront forcés de laisser de côté Windows Server 2003 dont le support n’est plus assuré par Microsoft depuis cette année. Selon Spiceworks, 59 % des entreprises font encore tourner au moins une instance Windows Server 2003. Or elles vont devoir se résoudre à mettre à jour leurs systèmes vers Windows Server 2016 si elles veulent continuer à recevoir les mises à jour de sécurité.