Les développeurs ont pu entendre Andi Gutmans, CEO de Zend Technologies, exposer les projets de son entreprise en matière de cloud, lesquels impliquent le développement d’une plateforme PHP Zend Cloud. Au cours de sa présentation, celui-ci s’est interrogé pour se demander si le cloud amorçait un vrai changement ou si cette technologie était tout simplement une mode. Les développeurs ont donné par la suite des avis mitigés sur la question. « Je pense que dans les 10 ou 15 ans à venir, nous utiliserons tous le cloud, mais au jour d’aujourd’hui, les vendeurs font le forcing sur ce modèle, » a déclaré Phillip Winn, développeur back-end pour l’éditeur de jeux Tapulous. « Je ne vois pas de valeur dans cette technologie, » a t-il ajouté. « Et même si je n’ai pas d’opinion tranchée sur le sujet, le cloud a peu d’intérêt pour moi, et cela ne m’affecte pas. » Philipp Winn s’est souvenu de l’un de ses anciens employeurs qui pensait que cette solution pouvait servir à réduire les coûts et les effectifs. « Au final, économiquement, il s’est avéré que ce modèle n’avait aucun sens pour son entreprise, » a t-il déclaré.

Pour Chuck Hudson, également présent au ZendCon 2010 et fondateur du cabinet conseil Aduci, le cloud est devenu à la mode et bénéficie d’une promotion hors norme. « Mais il y a sûrement des choses à prendre ici, où l’on trouve des développeurs capables de développer des systèmes rapidement et des entreprises qui souhaitent réduire leurs coûts en infrastructure et en maintenance, et profiter des avantages que peut apporter le cloud, » explique-t-il. Plutôt que de considérer ce modèle comme un destructeur potentiel d'emploi, Chuck Hudson pense que, pour les informaticiens, celui-ci représente une chance d’élargir leurs horizons. « Pour les personnes en place, le Cloud doit être une opportunité d'apprendre une autre technologie et de l'appliquer en s’apparentant plutôt dans ce cas à une mise à jour des outils. » Pour Joseph Munowenyu, programmeur informatique à la Valley City State University (Dakota du Nord), le cloud est « l’espace d’où tout est dirigé. » Quant au cabinet conseil Atos Origin où travaille le développeur Chris Campbell, celui-ci n'utilise pas encore le cloud. « Nous en avons examiné la possibilité. Mais,il nous a semblé que la technologie était mise en avant par un battage médiatique visant à faire adopter le concept, » a t-il déclaré.

Critique, mais pragmatique


Après sa présentation, Andi Gutmans a reconnu que l’on pouvait être « un peu fatigué d'entendre à ce point » parler de cloud computing. « Cependant, les clients n'en sont pas moins intéressés de tirer parti de ses avantages, » a t-il ajouté. Sa plateforme Zend Cloud offrira aussi bien des services cloud portables et natifs, le contrôle des applications, la gestion du cluster, le déploiement d'applications, la gestion de la configuration et l'intégration IDE.

Attenant à la Zend Conference, les participants à la Cloud Computing & Expo Conference semblaient, comme on peut s’y attendre, plus positifs quant aux avantages du cloud. «Nous sommes vraiment intéressés par cette technologie et à l'heure actuelle, je réfléchis à la mise en place d’un projet qui utiliserait les Amazon Web Services. Celui-ci nous premettrait de mener l’ensemble de notre travail de recherche», a déclaré Jim Cannaliato, vice-président de la technologie au SAIC. Un autre participant a témoigné du fait que son entreprise investissait de manière croissante mais mesurée dans le cloud. « Nous sommes partiellement équipés, de sorte que nous ne sommes pas pleinement Cloud, mais c'est la direction que nous avons choisi, » a déclaré Sadri Behbahany, senior director des TI chez Wacom.