« En 4 jours, l’application #StopCovid a été activée 1 million de fois », a twitté le 6 juin le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O. A l’agence AFP, il a précisé qu’il s’agissait bien du nombre de fois où l’application a été activée et non pas simplement téléchargée. Développée par l’Inria, l’app mobile pour Android et iOS, mise à disposition par le Gouvernement français sur fond de déconfinement progressif, a été livrée le mardi 2 juin dans l’après-midi. Ce dispositif de suivi de contacts, basé sur le volontariat, permet d’alerter les utilisateurs de l’app qu’ils ont été à proximité d’un autre utilisateur ayant été diagnostiqué ou dépisté positif à la Covid-19, maladie infectieuse causée par le dernier coronavirus découvert.

Sur le site de la CNIL, l’autorité indépendante de protection des données détaille les buts et moyens de l’application StopCovid dans un FAQ (questions fréquemment posées) : « Pendant son utilisation, le smartphone stocke une liste de pseudonymes temporaires des appareils qu’il a croisés pendant 14 jours », décrit-elle. C’est l’historique de proximité. Lorsqu’une personne ayant activé l’app est dépistée ou diagnostiquée positive à la Covid-19, elle « peut choisir de faire remonter les données de ses contacts (les « cartes de visite » pseudonymes) vers un serveur central ».

Un taux d'activation encore insuffisant pour être efficace

Cette remontée des données ne pourra se faire qu’avec un code à usage unique qui sera remis par un professionnel de santé à la suite du diagnostic clinique effectué ou bien avec un QR Code remis à la personne ayant été testée positive à la maladie. L’app mobile StopCovid interroge régulièrement le serveur central pour vérifier « si l’un des identifiants qui lui est rattaché a été remonté par une personne diagnostiquée ou dépistée », explique la CNIL. Dans son FAQ, l’autorité indépendante revient sur la garantie de l’anonymat, sur l’accès aux données, sur les droits des utilisateurs et sur son propre rôle dans cette initiative, la CNIL ayant rendu deux avis sur ce projet les 24 avril et 25 mai 2020.

Selon une étude de l’Université d’Oxford, citée par l'Health Network de l'Union européenne, il faudrait que 60 à 75% d’une population donnée aient activé l’app mobile de détection pour qu’elle soit efficace. Avec un million de téléchargement pour presque 67 millions d’habitants en France (chiffres 2019), le compte est bien sûr loin d’être atteint même si nous n’en sommes qu’au début. En Australie (25 millions d’habitants), l’app mobile du Gouvernement, CovidSafe, a été téléchargée plus de 6 millions de fois, selon le site abc.net.au, soit 24% de la population. Et à Singapour, le site de l’application gouvernementale, TraceTogether, indique que 1,6 million de personnes l’ont chargée (sur environ 5,6 millions d’habitants, chiffre 2018), soit près de 29%. 

Dans un rapide sondage réalisé la semaine dernière en ligne par Le Monde Informatique, sur 159 répondants, 23% seulement indiquaient qu’ils prévoyaient d’installer l’app mobile StopCovid contre 77% qu'ils ne comptaient pas le faire.